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Jean Queloz

Portrait de Jean Queloz.
© DR

Jean Queloz, ici en 2007. Un engagement fort en faveur du service public et un homme sur lequel on pouvait compter.

Un syndicaliste à la croisée du public et du privé

«Il est moins connu qu’elle», avait dit un jour une jeune femme qui présentait Jean Queloz, époux de Christiane Brunner. Certes, mais Jean Queloz, qui nous a quittés il y a bientôt un mois, à l’âge de 73 ans, était avant tout un syndicaliste de haut vol, engagé et déterminé.

Il est vrai que Jean Queloz, d’origine jurassienne (Saint-Brais) et qui passa une partie de sa jeunesse à Moutier, avait de qui tenir, puisque son père, qui portait le même prénom, fut notamment un militant de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), syndiqué FOMH, très actif dans la défense des locataires et, surtout, fondateur du Mouvement populaire des familles (MPF).

On pouvait compter sur lui

Jean Queloz fils a suivi un parcours relativement semblable, puisqu’il fut militant et permanent romand au Syndicat des services publics (SSP) ainsi que député socialiste au Grand Conseil genevois. Provoqué par un AVC, son décès revêt une forme d’injustice, car il est survenu au moment où Jean se remettait progressivement d’un méchant cancer.

Comme l’a dit Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS), lors des obsèques, «Jean était un homme présent. Pas exubérant, discret, humble, mais sa présence dans tout ce qu’il faisait et dans son rapport aux autres était évidente. C’était une autorité, une force, une sécurité sur laquelle on pouvait compter.» Et Pierre-Yves Maillard de rappeler que, dans sa jeunesse, lorsqu’il faisait ses premières armes syndicales et socialistes, Jean Queloz l’avait soutenu quand il avait lancé, hors syndicat, un mouvement pour la fin des contrats temporaires en chaîne dans l’enseignement vaudois, afin de mettre un terme à un statut par trop précaire.

La rencontre de deux mondes

Jean Queloz s’est engagé dans la défense de la fonction publique, alors qu’il était électronicien de formation. Mais cette double casquette a été fort bénéfique, notamment lors des négociations avec les employeurs du secteur public qui, selon Pierre-Yves Maillard, «essayaient toujours de monter les deux mondes l’un contre l’autre».

Au chapitre des conquêtes syndicales de Jean Queloz, on citera de nouvelles sécurités et de nouveaux droits, dans le cadre de conventions collectives de travail. Il s’est aussi engagé avec détermination, en pleine transformation du service public dans les années 1990 et 2000, dans la lutte contre la libéralisation et les privatisations de ce domaine, notamment lors de la votation de 2002 sur la libéralisation du marché de l’électricité. Une votation que la gauche politique et syndicale avait remportée de haute lutte.

Un couple fusionnel

On ne saurait rappeler la carrière de Jean Queloz sans évoquer le couple fusionnel qu’il formait avec Christiane Brunner. Dans la vie privée, bien sûr, mais aussi dans la vie publique, syndicale et politique. En particulier dans les moments difficiles, par exemple lors de la non-élection de Christiane Brunner au Conseil fédéral, en 1993. En toutes circonstances, Jean Queloz a été un confident, un conseiller et un compagnon exemplaire, mettant à l’arrière-plan son statut au profit de la cause féminine. Chapeau! Jean, et merci pour ton immense engagement!

Aujourd’hui, c’est le mouvement syndical tout entier qui adresse à Christiane, à sa belle et grande famille et à ses amis, ses sincères condoléances et l’expression de son amitié.