La nouvelle convention collective de travail de la branche en Suisse romande prévoit une augmentation des salaires minimums et l’indexation automatique liée à l’inflation
«C’est historique», se félicite Camila Aros, secrétaire syndicale d’Unia Genève, en charge de la branche du nettoyage. Les négociations entre les partenaires sociaux pour le renouvellement de la Convention collective de travail (CCT) du nettoyage romand ont, en effet, débouché sur de nettes avancées pour les travailleurs et les travailleuses de la branche. Valable jusqu’en 2028, la nouvelle CCT prévoit pour 2024 une augmentation de 25 centimes l’heure pour l’ensemble des catégories professionnelles de la grille des salaires minimums (à l’exception des catégories rémunérées au salaire minimum genevois, voir ci-contre ou ci-dessous). Ces salaires minimums seront dès 2025 revalorisés chaque année de +0,5%. «Notre priorité lors de ces négociations étaient les salaires. Avec l’augmentation des prix, c’était primordial pour les travailleurs. Mis à part à Genève, où le salaire minimum cantonal s’applique, les salaires de la CCT étaient très bas. Nous avons réussi à les augmenter et même à faire en sorte que, pour Genève, ils se situent au-dessus du salaire minimum dès l’année 2025», explique Camila Aros. La valorisation de +0,5% est effectivement applicable en sus du salaire minimum légal applicable au bout du lac.
En outre, ces salaires seront indexés chaque année en fonction de l’indice des prix à la consommation. «Les patrons ont signé un chèque en blanc pour quatre ans, c’est assez extraordinaire», note la syndicaliste.
Remarquons aussi que dès 2025, il n’existera plus qu’une seule catégorie pour le personnel effectuant du nettoyage spécifique ou de fin de chantier, tous les salariés seront rémunérés au niveau le plus élevé. Cela permettra de revaloriser nettement cette classe salariale.
Les partenaires sociaux ont aussi profité de ce renouvellement pour réécrire et clarifier certains articles de la CCT qui pouvaient porter à confusion.
«Je m’occupe aussi de l’hôtellerie-restauration et je peux dire, qu’en comparaison, la CCT du nettoyage est une meilleure convention, elle apporte plus de protections aux travailleurs, les horaires sont fixés dans le contrat et il n’y a pas de travail sur appel», conclut Camila Aros.
Une demande d’extension a été déposée auprès du Secrétariat d’Etat à l’économie afin que la CCT continue de couvrir, sur l’ensemble des cantons romands et le Jura bernois, quelque 21500 salariés employés par environ 340 entreprises.