Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

17 ans de travail en Suisse et pas de permis

Unia appelle les autorités neuchâteloises à régulariser un travailleur menacé d’expulsion

Unia Neuchâtel et l’association Droit de rester montent au créneau pour défendre un travailleur menacé d’expulsion. Ressortissant tunisien, Taoufik Baghouri vit et travaille en Suisse depuis 2003. Il est arrivé dans notre pays en vue d’un mariage avec une Suissesse et a bénéficié à ce titre d’un permis B. Mais le couple s’est séparé en 2004, puis le divorce a été prononcé en 2007. Taoufik Baghouri s’est remarié en 2008, mais cette nouvelle union s’est encore conclue par une séparation en 2011. Les autorités ont jugé que ce second mariage avait duré moins de trois ans, délai imposé par la Loi fédérale sur les étrangers et l’intégration pour que l’autorisation de séjour soit renouvelée malgré une dissolution de mariage. Après des années de procédures administratives et judiciaires, Taoufik Baghouri se retrouve désormais sous le coup d’une décision de renvoi, il risque une expulsion sous la contrainte vers la Tunisie.

Dans un communiqué commun, Unia et Droit de rester regrettent une application de la loi «extrêmement rigide» et demandent au Service des migrations de Neuchâtel, son canton de domicile, et aux autorités cantonales de «faire preuve de courage et de bons sens». Car si Taoufik Baghouri s’est retrouvé malheureux en mariage, on peut dire que son intégration est réussie. Son casier judiciaire est vierge, il n’a jamais recouru à l’aide sociale, paie ses impôts et travaille depuis douze ans aux Lamineries Matthey à la Neuveville, faisant montre, selon le directeur du site, d’un «engagement sans faille». Il est, par ailleurs, syndiqué chez Unia. «Tous les critères d’intégration sont réunis», estime Nora Sfaïhi, juriste et militante de Droit de rester, qui accompagne Taoufik Baghouri depuis plusieurs années. «Nous espérons que les autorités changent de position, la formule un travail = un permis devrait être appliquée.»

En attendant, les Lamineries Matthey se sont trouvées dans l’obligation légale de résilier le contrat de travail de Taoufik Baghouri au 31 octobre. Que deviendra-t-il ensuite? «Un retour en Tunisie après dix-sept ans d’absence est pour lui exclu, répond Nora Sfaïhi, mais il n’aura plus de travail, verra son bail résilié et se retrouvera en situation irrégulière. C’est malheureux. Nous envisageons le pire.»

Pour aller plus loin

«Saint Nicolas» intervient pour les exilés

Le collectif et saint Nicolas à la rencontre des autorités.

Le collectif fribourgeois Poya Solidaire a profité de la Journée internationale des droits humains pour appeler le Conseil d’Etat à agir en faveur des requérants d’asile déboutés du canton

«Une joie immense, une libération!»

Permis C.

Travailleur portugais depuis plus de quinze ans en Suisse avec un permis L de courte durée, Adão da Silva Costa vient d’obtenir un permis C. Une porte s’est ouverte pour beaucoup d’autres contre la précarité de ce statut

Près de 30 000 signatures pour abolir le délit de solidarité

Deux pétitions réclamant la décriminalisation de l’aide à des migrants en situation illégale ont été déposées le 4 décembre dernier à Berne par Solidarité sans frontières. La...

Accès aux soins pour toutes

 La situation des migrantes interpelle dans notre pays. Toutes doivent avoir les mêmes droits, qu’elles obtiennent l’autorisation de rester ou non. Le 8 mars 2018, le collectif Appel d’elles remettait au Conseil fédéral une pétition munie de plus de 8300 signatures demandant notamment la reconnaissance de la violence subie par les exilées.

L’organisation Terre des femmes Suisse demande aux autorités que toutes les victimes de violences aient, dès leur arrivée dans nos frontières, un accès à une aide spécifique