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1er Mai pour Marisa

Près de 2000 personnes ont défilé pour la liberté syndicale et contre le capitalisme dans les rues de Genève. En tête de la manifestation, une grosse délégation d'Unia, dont la principale revendication était la réintégration de la vendeuse Marisa Pralong, licenciée par Manor pour son engagement militant aux côtés du syndicat. Le 1er Mai tombait en effet à peine deux jours après l'échec de la médiation initiée par le Conseil d'Etat. Car Manor s'est à nouveau crispé sur ses positions: «La direction a joué la montre en acceptant la médiation mais n'a rien cédé», a déploré Joël Varone, secrétaire syndical à Unia Genève, qui a signalé que plusieurs autres vendeuses ont subi pendant ce temps des mesures d'intimidation de la part de la direction. L'une d'elles a vu son temps de travail réduit de 100 à 50% et deux autres ont reçu des avertissements non justifiés. Unia va donc relancer ses actions de protestation et a porté plainte devant la Chambre des relations collectives de travail.
La manifestation du 1er Mai a fait une longue halte bruyante devant le magasin Manor à la rue Rousseau où un intervenant a fustigé les pratiques «dignes d'une république bananière» du grand magasin. Une vingtaine de sympathisants ont même protesté à l'intérieur de l'enseigne en déployant une banderole et en faisant retentir leurs sifflets. Ils ont aussitôt été expulsés, brutalisés dans certains cas et photographiés, par de nombreux «gros bras» vêtus de noir. Pour une vendeuse d'un supermarché présente au début du défilé, il faut maintenant aller plus loin: «Les employées doivent passer ensemble à la résistance civile, c'est le seul moyen. On en a marre de se laisser faire par des petits chefs.»
Le cortège a ensuite poursuivi son chemin dans le calme jusqu'au parc des Bastions, cortège qui a permis aux salariés licenciés de l'horloger Franck Muller, aux paysans d'Uniterre, aux représentants Tamouls, aux partis de gauche et aux autres syndicats de faire valoir leurs causes.

Christophe Koessler