Les gardes à vue ne concernent pas que les militants climatiques. Le POP dénonce, dans un communiqué paru le 27 novembre, une réaction disproportionnée de la police lors de la visite d’Emmanuel Macron à Lausanne. Trois manifestants ont été notamment arrêtés pour avoir crié «Macron, démission!» en gare de Renens, le jeudi 16 novembre. «Deux d’entre nous ont été repoussés par la police. La troisième personne a été prise à partie par un policier particulièrement virulent à son égard, en lui faisant une clé de bras, en le plaquant contre une camionnette, puis en prononçant différentes phrases intimidantes», écrivent les manifestants. «Après avoir été contrôlés dans la rue, puis dans un local poubelles des CFF, et privés de nos mouvements durant une heure, sans veste, par une froide journée de novembre, nous avons été fouillés, menottés, puis enfermés dans des cages individuelles à l’intérieur d’un “fourgon cellulaire”, sans être notifiés d’une quelconque arrestation ou de nos droits. Nous avons été ainsi conduits dans un garage de la police cantonale vaudoise, à la Blécherette.» Deux d’entre eux ont été placés en cellule, l’un est resté dans le fourgon. Leurs empreintes digitales prises, ils ont été finalement relâchés, en étant informés qu’ils seraient poursuivis pour infraction au Règlement général de police. Deux jours plus tard, la police cantonale les a contactés pour leur annoncer qu’après analyse de la situation, ils ne seraient finalement pas poursuivis. «Tout cela s’est déroulé hors de toute procédure formelle. Jamais nous n’avons été notifiés explicitement d’une arrestation. Jamais nous n’avons été informés de nos droits de contacter un avocat. Jamais nous n’avons reçu une quittance administrative de notre passage au poste. Ces méthodes nous interrogent, dans un Etat de droit», s’inquiètent-ils. Le 28 novembre, dans une interpellation déposée au Grand Conseil à ce sujet, plusieurs questions ont été formulées, entre autres: «Comment le Conseil d'Etat s'assure-t-il que les forces de l'ordre sont formées et encadrées pour gérer de manière appropriée les situations impliquant des expressions politiques, tout en évitant l'usage excessif de la force, de la contrainte ou de l'intimidation? Comment le Conseil d'Etat peut-il assurer que les droits fondamentaux des citoyens soient respectés par la police cantonale?» Parallèlement, une autre interpellation a été déposée pour dénoncer l’usage de gaz et de technique de nassage contre les manifestants réunis sur le campus universitaire où se sont également rendus Emmanuel Macron et le président de la Confédération, Alain Berset.
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