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Barrages à la stratégie de l’Hôpital fribourgeois

La politique menée par l’Hôpital fribourgeois génère des contestations entre suppression de postes de travail et changements d’affectation de sites hospitaliers périphériques. Une pétition et une motion à la clef

Non à la disparition de places de travail! Le Syndicat des services publics (SSP) a lancé une pétition contre la suppression de 60 postes au sein de l’Hôpital fribourgeois (HFR). Cette décision a été prise par le conseil d’administration de l’institution qui la justifie par une situation financière difficile. Le SSP, via sa démarche, l’exhorte à abandonner cette mesure et demande aussi au Conseil d’Etat de fournir des moyens financiers suffisants pour maintenir, voire même augmenter, la dotation en effectifs. «Le personnel de l’HFR est confronté depuis plus de deux ans à la gestion d’une pandémie majeure. Au front, les employés sont épuisés, éreintés; dans les équipes, de nombreux salariés manquent ou quittent leur travail, au bout du rouleau. Plutôt que de supprimer des postes de travail, il faudrait en rajouter», argumente le SSP. Sa démarche est soutenue par l’Union syndicale fribourgeoise (USF). Dans un communiqué du 15 février dernier, l’organisation faîtière souligne: «Ces méthodes de démantèlement récurrentes ont pour conséquence de fragiliser à la fois le statut du personnel, mais aussi la qualité des prestations. Au final, c’est aux usagers et au patient qu’on demandera de “ménager le personnel”.» Et l’USF de rappeler aussi l’importance de ces métiers dits essentiels, particulièrement mise en lumière durant la crise sanitaire, et l’indécence, dans ce contexte, de vouloir réduire les effectifs.

Piqûre de rappel

La stratégie poursuivie par l’Hôpital fait aussi l’objet d’un autre combat mené par un Comité citoyen HFR. Pour mémoire, ce dernier a lancé en juin dernier une initiative populaire cantonale «Pour des Urgences hospitalières de proximité 24/24» qui, munie de quelque 12000 signatures, a largement abouti. Elle exige la garantie d’un service public d’urgences médicales de 24 heures sur 24 et de 7 jours sur 7 implantées dans le Sud, le centre du canton et sa partie alémanique. Et demande à l’Etat de s’impliquer dans ce sens. Son objectif tend ainsi à maintenir des sites hospitaliers en Gruyère et dans la Singine. Or, dénonce le Comité dans un communiqué, avant que la population puisse se prononcer sur sa demande, les responsables de l’HFR ont accéléré le processus de démantèlement. «Malgré le dépôt de l’initiative, le Conseil d’administration pratique la politique du fait accompli: le 8 juillet l’HFR a annoncé la transformation définitive de ses Urgences sur le site de Riaz en permanence et, le 15 décembre dernier, la même décision était prise pour les Urgences de Tavel.» Le Comité citoyen dénonce aussi «les pressions financières exercées par le Conseil d’Etat en continuant à diminuer les prestations d’intérêt général, en limitant les dépenses possibles de l’HFR, bref en le menaçant d’étranglement financier». Dans ce contexte et au regard du succès de l’initiative, il a déposé à la fin du mois dernier une motion populaire «Pour des Urgences hospitalières de proximité 24/24 – Respectons la volonté populaire!» munie de 526 signatures. Par cette piqûre de rappel, il demande aux autorités de «geler toute transformation de l’HFR» en attendant le verdict des urnes, et, ce faisant, de «respecter les droits démocratiques les plus élémentaires».

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«Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins», souligne Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, inquiète face à ce report de charge.

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