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Ciba: deux poids, deux mesures

L'intégration de Ciba dans BASF se révèle lucrative pour les top managers alors que les travailleurs sont dans l'incertitude

«Deux poids, deux mesures! La politique salariale de la Ciba est scandaleuse.» Responsable local de la branche chimie pour Unia, Blaise Carron n'a pas caché son indignation en apprenant, par des médias alémaniques, les bonus que toucheront, sans condition, les top managers impliqués dans l'organisation de la transaction ayant conduit au rachat de Ciba par BASF. Ces derniers, note Unia Valais dans un communiqué, s'élèveront pour les six membres du conseil d'administration à 1'585'000 francs, dont 525'000 pour le seul CEO Brendan Cummis. Une générosité qui suscite d'autant plus la critique qu'elle favorise une direction qui, «par une gestion désastreuse des affaires, a fait perdre à Ciba son indépendance...» Unia précise encore qu'une cinquantaine d'autres collaborateurs haut placés sont aussi choyés à l'extrême: un an de salaire de bonus s'ils restent douze mois dans l'entreprise. «Le bonus n'est plus lié à la performance, ce qui, au vu des résultats catastrophiques de l'entreprise chimique, serait effectivement difficile à soutenir», note le syndicaliste d'autant plus fâché que le personnel, lui, ne sait toujours pas à quelle sauce il sera mangé. Ce dernier, sur le point d'être intégré dans le giron allemand de BASF, ignore en effet les montants des salaires 2009. «Quelque 2500 travailleurs nagent toujours dans la plus grande incertitude. Nous exigeons des négociations salariales équitables pour cette grande majorité des effectifs.» Des pourparlers qui auraient dû débuter à la fin de l'année dernière, mais qui ont été reportés à ce mois. Dans ce contexte, dénonçant cette «iniquité de traitement entre les top managers et la «piétaille» (les petits, les subalternes), à savoir les forces vives de l'entreprise», Unia réclame qu'à l'ouverture des discussions, la direction arrive avec une «offre à la hauteur de ce qu'elle a déjà attribué à ses collaborateurs les plus proches.»

SM