Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

De l’argent pour l’armée, rien pour les crèches

Le Conseil fédéral refuse de s’impliquer dans les structures d’accueil dévolues aux enfants

«Alors que le Conseil fédéral annonce une augmentation de quelque 600 millions de francs des dépenses de l’armée, il lésine sur le financement des crèches et les mesures d’égalité.» Cette réaction du Parti socialiste suisse fait suite, le 15 février, à la demande du Conseil fédéral de relever le plafond des dépenses militaires de 21,1 à 21,7 milliards de francs (pour 2021 à 2024) et, parallèlement, à son rejet de participer financièrement aux frais de garde des enfants. Pour le gouvernement, l’accueil extrafamilial dépend «de la compétence des cantons ainsi que de la responsabilité des employeurs», d’autant plus que la situation financière de la Confédération est «tendue». Le Parlement aura toutefois le dernier mot. Dans ce sens, le Conseil fédéral émet la possibilité d’une contribution de 10% au maximum des coûts et non pas de 20% comme proposé par la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national.

Promouvoir la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale et combattre la pénurie de main-d’œuvre nécessitent pourtant un investissement public conséquent, selon la faîtière syndicale Travail.Suisse: «Ces charges trop élevées constituent un véritable obstacle à un engagement plus important des mères sur le marché du travail et donc à une véritable égalité entre femmes et hommes.» A noter que les tarifs payés par les parents en Suisse sont particulièrement élevés en comparaison européenne. Responsable de la politique de l’égalité à Travail.Suisse, Valérie Borioli Sandoz ajoute: «A l’évidence, le gouvernement est obnubilé par une vision comptable à court terme et ne perçoit pas l’importance d’investir dans l’accueil extrafamilial des enfants en âge préscolaire et scolaire. C’est déplorable et incompréhensible en ces temps de pénurie de main-d’œuvre qualifiée dont souffrent tant d’entreprises.»

Pour le PS, l’initiative sur les crèches est d’autant plus essentielle. Soutenue par les syndicats, dont Unia, elle est en cours de récolte de signatures depuis le 8 mars 2022. Cette initiative veut faciliter l’accès aux crèches et à l’accueil parascolaire en plafonnant les dépenses pour les familles à 10%, mais aussi en favorisant de meilleures conditions de travail pour le personnel. Elle propose également que deux tiers des frais soient pris en charge par la Confédération.

Plus d’informations et pour signer l’initiative, aller sur: creches-abordables.ch

Pour aller plus loin

Le monde professionnel, fréquent théâtre de souffrances

La violence et le harcèlement au travail touchent plus d’une personne sur cinq, selon une enquête internationale

Violence et harcèlement au travail: le Conseil des Etats doit se prononcer

Un homme pose sa main dans le cou d'une femme en train de travailler.

Les sénateurs tiennent entre leurs mains la décision de ratification de la Convention 190 de l’OIT visant à lutter contre ces maux. Un oui ou un non sera décisif pour la Suisse…

Des millions de francs de manque à gagner

A Genève, la gauche et les syndicats attaquent par référendums la réforme fiscale des biens immobiliers, jugée comme un nouveau cadeau aux propriétaires les plus aisés

Vers un salaire minimum cantonal vaudois?

Une loupe axée sur un billet de 100 francs.

Un comité unitaire vient de déposer un projet d’initiative pour l’introduction d’un salaire minimum dans le canton de Vaud à 23 francs de l’heure. L’objectif vise à permettre à tous les travailleurs de vivre dignement de leur rémunération en luttant contre les bas revenus, la sous-enchère et les discriminations salariales à l’encontre des femmes