Del Maître: le personnel tient bon!
Mardi 07 novembre 2006
Le charcutier avait fixé au 31 octobre l'acceptation de plus mauvaises conditions de travail
«Environ 50% du personnel n'a toujours pas signé le nouveau contrat, malgré les pressions de la direction et le risque d'être viré fin décembre.» Le 31 octobre, date de l'échéance fixée par Del Maître à ses 132 employés de Satigny, licenciés pour qu'ils acceptent de nouveaux contrats, Ana-Bel Martinez, syndicaliste d'Unia, saluait la détermination des employés et des employées. Ces derniers s'étaient mis en grève le 27 septembre dernier contre les nouvelles conditions de travail négociées dans le secret avec l'Association suisse du personnel de boucherie (ASPB) et l'exclusion de leurs syndicats Unia et Sit des discussions sur la nouvelle CCT. Au nombre des conditions revues à la baisse figurent notamment l'augmentation de la durée hebdomadaire à 43 heures, la suppression de la pause payée, ainsi que la flexibilité du personnel avec sa mise à disposition de 5h du matin et 21h le soir. «Pour les femmes, toutes mères de famille, il est impossible de se rendre au travail à 5h du matin. C'est pour cette raison qu'elles sont à la tête de la résistance, aucune n'a signé, et si le personnel gagne, ce sera grâce à elles», souligne Ana-Bel Martinez.
Alors que les autorités genevoises et le Seco ont été interpellés et que des mesures sont attendues, Unia a lancé différentes procédures contre le non-respect de la liberté syndicale et l'imposition d'un syndicat «maison». D'autre part, une cinquantaine de procédures prud'homales ont été engagées par les employées et employés ayant refusé de signer les contrats ou l'ayant fait sous la contrainte. Elles portent sur la violation de la procédure de consultation et le licenciement abusif. «Cette procédure "collective" est le seul moyen que nous ayons pour prouver qu'il y a violation de la législation. Nous espérons ainsi repousser de trois mois le délai de licenciement. Cela permet également de protéger les travailleurs afin qu'ils ne soient pas pénalisés au chômage», note la syndicaliste.
Et Ana-Bel Martinez est satisfaite car la situation pourrait se débloquer. La mobilisation du personnel commence à porter ses fruits: la direction, qui ne pourra pas faire tourner son entreprise avec la moitié du personnel, vient enfin d'accepter de rencontrer les syndicats Unia et Sit, en principe le 13 novembre. A suivre...
SH
Alors que les autorités genevoises et le Seco ont été interpellés et que des mesures sont attendues, Unia a lancé différentes procédures contre le non-respect de la liberté syndicale et l'imposition d'un syndicat «maison». D'autre part, une cinquantaine de procédures prud'homales ont été engagées par les employées et employés ayant refusé de signer les contrats ou l'ayant fait sous la contrainte. Elles portent sur la violation de la procédure de consultation et le licenciement abusif. «Cette procédure "collective" est le seul moyen que nous ayons pour prouver qu'il y a violation de la législation. Nous espérons ainsi repousser de trois mois le délai de licenciement. Cela permet également de protéger les travailleurs afin qu'ils ne soient pas pénalisés au chômage», note la syndicaliste.
Et Ana-Bel Martinez est satisfaite car la situation pourrait se débloquer. La mobilisation du personnel commence à porter ses fruits: la direction, qui ne pourra pas faire tourner son entreprise avec la moitié du personnel, vient enfin d'accepter de rencontrer les syndicats Unia et Sit, en principe le 13 novembre. A suivre...
SH