Des employés municipaux pourront partir plus tôt à la retraite
En Ville de Genève, les quelque 400 travailleurs aux métiers pénibles pourront cesser leur activité à 62 ans. Un bon accord, qui doit cependant être élargi, selon les syndicats
Après une dizaine d’années de lutte et de négociations, un accord a finalement été trouvé en Ville de Genève sur le départ anticipé à la retraite des travailleurs exerçant des métiers pénibles. En effet, le Conseil administratif et les syndicats ont convenu fin décembre que ces derniers pourront arrêter de travailler à 62 ans, au lieu de 64, dans la mesure où ils auraient exercé une fonction «particulièrement pénible» pendant au moins dix ans sur les quinze dernières années. Les employés seront encore sous contrat et toucheront donc pendant deux ans l’intégralité de leur salaire.
De quels métiers parle-t-on? Une trentaine de fonctions sont concernées, représentant aujourd’hui 380 employés sur les 4000 que recense l’administration de la Cité de Calvin. La moitié travaille au sein de la voirie. Il y a ensuite le Service des espaces verts, qui compte une centaine de personnes. On retrouve enfin quelques métiers présents au Grand Théâtre de Genève (peintre décorateur, sous-chef électromécanicien et serrurier) et au Service de l’aménagement, du génie civil et de la mobilité (peintre en signalisation routière et contrôleur du réseau d’assainissement).
Accord insuffisant
Jean-Louis Carlo, horticulteur depuis vingt ans à la Ville de Genève et délégué syndical à Avenir Syndical, est au cœur de ce combat depuis la première heure. «Tout a commencé il y a une dizaine d’années: alors que l’ensemble des fonctionnaires municipaux avaient droit à la retraite à 62 ans, elle est passée à 64 ans pour cause de déficit annoncé de la caisse de retraite. L’ancien Conseil administratif a botté en touche notre demande pendant des années, et le nouveau, emmené par Alfonso Gomez, a enfin pris le taureau par les cornes.»
Pour l’employé des Espaces verts de 48 ans, cet accord est bon mais pas abouti. «C’est une première victoire, mais nous sommes loin d’avoir gagné la guerre. Il reste encore beaucoup d’inégalités de traitement. Les fossoyeurs, par exemple, dans les cimetières, ne sont pas concernés par cette retraite anticipée, car on considère que, comme ils ont des machines pour creuser les tombes, ils ne sont pas sujets au port de charges. C’est inacceptable. De même, les contremaîtres principaux qui œuvrent dans notre Service des espaces verts ne sont pas touchés, alors qu’ils font le même travail que nous. Nous allons donc continuer à nous battre pour que ce plan soit élargi et que d’autres personnes en bénéficient.»
Pour le militant syndical, les autorités et les patrons ne vont pas dans la bonne direction. Il estime qu’il est urgent de travailler moins, afin de partager le travail. «Il est très courant que les gens travaillent plus de 40 heures par semaine en Suisse, et ce travail à outrance a un coût énorme sur la santé et la société. Il est temps que les politiques se réveillent!»