Expos virtuelles sur: expo.archivescontestataires.ch
Deux expos virtuelles des Archives contestataires à visiter
Covid oblige, les Archives contestataires, cette association basée à Genève qui collecte et archive depuis une quinzaine d’années les documents de mouvements sociaux de la seconde partie du XXe siècle, ont été amenées à suspendre leurs habituelles soirées-débats. Mais les amateurs d’histoire du mouvement ouvrier et social auront toutefois le plaisir de visiter deux expositions virtuelles inaugurées sur le site des Archives, de se balader en quelques clics de salle en salle en consultant documents et explications. La première de ces expos, intitulée «Survivre à l’innovation technique», revient sur les luttes des typographes dans les années 1960-1990, période caractérisée par le passage à l’offset et à la photocomposition puis à l’informatique, synonyme d’automatisation et de déqualification pour les travailleurs. Des tensions sur les réponses syndicales à apporter aux innovations techniques divisent la Fédération suisse des typographes et sa section genevoise, qui constitue un courant d’opposition et forme entre 1969 et 1974 un Comité de base de l’imprimerie. La contestation se poursuit en 1977 lors du renouvellement de la convention collective, lorsque la section du bout du lac exige et obtient, après une grève, la semaine de quarante heures. En 1980, malgré des désaccords toujours forts, le syndicat se décide à lancer une grève nationale, du jamais vu depuis 1922. «Survivre à l’innovation technique» aborde aussi les conflits chez Studer (1982) et à la Tribune de Genève (1990), et présente une quinzaine de clichés du collectif Interfoto consacrés aux grèves genevoises dans l’imprimerie. La seconde expo met en valeur des pièces intéressantes de la collection d’affiches des Archives contestataires regroupées en cinq salles thématiques: «Sérigraphie contre l’impérialisme», «Populariser la grève», «Contester la course accélérée vers l’avenir», «Des affiches pour une Suisse sans armée» et «L’affiche en Etat d’urgences». Cette dernière réunit des visuels du mouvement genevois pour la culture et la vie nocturne Etat d’urgences installé dans les murs de l’Usine depuis 1989. Une dernière page est réservée à des curiosités inclassables.