Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Hommage à Dominique Tolotti

Un exemple d'abnégation et de courage

Portrait de Dominique Tolotti.«Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front,
Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime.
Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime,
Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,
Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.
C’est le prophète saint prosterné devant l‘arche,
C'est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche,
Ceux dont le cœur est bon, ceux dont les jours sont pleins.
Ceux-là vivent, Seigneur! Les autres, je les plains.»

Il n’y a rien à ajouter ou à retrancher de ce passage des Châtiments, œuvre maîtresse de Victor Hugo, si l’on songe à Dominique Tolotti, militante dont les luttes contre l’injustice et l’exploitation des humbles ont égrené la vie. Son engagement sans faille dans les rangs du mouvement ouvrier, notamment du syndicat FTMH (Fédération des travailleurs de la métallurgie et de l'horlogerie), est semblable à celui qu’a décrit le poète grec Kóstas Várnalis dans Le Guide: «Je ne suis pas une graine du hasard, le faiseur d’une vie nouvelle. Moi, je suis enfant du besoin et enfant mûr de la colère.»

Colère que Dominique a toujours parfaitement maîtrisée. Son visage doux, maternel, en a rassuré plus d’un et d’une; elle a dominé des situations contraires, jouant la médiatrice et tranchant s’il le fallait. Avec le sourire, préférant rire plutôt que pleurer à propos des «moutons» qui faisaient le jeu des patrons. Se souvenant des grèves de sa jeunesse, en Italie, il lui est arrivé de regretter le peu de combativité des travailleuses et des travailleurs de Suisse face à toutes les attaques dirigées contre elles et contre eux. 

Attachée à la paix sociale, prônant la solidarité et le respect mutuel, Dominique n’acceptait pas que l’égalité salariale entre hommes et femmes se fasse moyennant un abaissement généralisé des salaires des hommes. Sans cesse, elle a dénoncé l’offre des employeurs qui proposaient aux femmes la possibilité de travailler comme les hommes en les payant moins!

Que ce soit chez Wenger SA, notamment au sein de la commission d’entreprise qu’elle a présidée, à l’Union syndicale jurassienne, aux comités des métallos, du groupe féminin et de la section FTMH, la dignité des travailleuses et des travailleurs a constamment été au centre du combat que Dominique a mené, sans avoir jamais cherché à retirer un avantage personnel quelconque. Engagée politiquement, elle a siégé au Conseil de Ville de Delémont où elle a été particulièrement active, sur le banc des élus CS+POP.

Bien que toujours présente sur le front des luttes sociales, elle a élevé seule son fils auquel elle était heureuse d’avoir pu transmettre les nobles valeurs de la solidarité et de la fraternité universelle. Valeurs que cultivent à leur tour Enrico, son épouse Ingrid ainsi que leurs filles et leurs enfants qui étaient sa fierté.

Grazie et ciao Domenica!

Pour aller plus loin

Mise en péril de toutes les mesures d'accompagnement

Sur un chantier, une machine bloquée par une barrière rouge.

L'Union européenne réitère son exigence d'abroger les protections des salaires en Suisse. Réaction de l'Union syndicale suisse

Ensemble, pour une Europe sociale et contre le nationalisme

Participants attentifs

La 13e Journée d’Olten a été consacrée à la recherche de solutions pour contrer la montée du nationalisme en Europe et renforcer les droits des salariés. Temps forts

Pouvoir d’achat miné en Suisse aussi

Les fins de mois deviennent difficiles pour nombre de travailleurs et de retraités. Leur pouvoir d’achat est mis à mal par la stagnation des salaires, la hausse des primes maladie et, pour les rentiers, par un taux de conversion moyen en baisse. 

Stagnation et baisse des salaires, hausse des primes maladie et des cotisations au 2epilier, diminution des rentes: l’Union syndicale suisse veut contrer l’érosion des revenus des ménages 

«Nous sommes déterminés à défendre notre honneur»

manifestation avec banderole

Deux secrétaires syndicaux d’Unia sont accusés d’avoir insulté la compagne du patron d’Alpen Peak, la société qui exploitait des travailleurs polonais