Le livre d’Andreas Fasel, Fabrikgesellschaft. Rationalisierung, Sozialpolitik und Wohnungsbau in der Schweizer Maschinenindustrie, 1937–1967 est en accès libre et peut être téléchargé gratuitement à cette adresse: chronos-verlag.ch
Le docteur en histoire Andreas Fasel a reçu la semaine passée le prix Unia pour sa thèse sur l’industrie des machines. Entretien
Le 11 novembre s’est tenue la journée d’étude sur le thème «Organisation et temps de travail: Covid-19 et après?» à la Haute école de travail social et de la santé Lausanne. Des spécialistes de diverses disciplines sont venus discuter de l’impact de la pandémie sur le monde du travail en Suisse.
Cette journée, organisée avec le soutien du syndicat Unia, a aussi été l’occasion de remettre le prix Unia, décerné par sa présidente Vania Alleva. Le lauréat, Andreas Fasel, a été récompensé de 4000 francs pour son travail de thèse sur l’industrie suisse des machines présenté dans le cadre de son doctorat en 2020 à l’Université de Zurich. Le second prix de 1000 francs a été reçu par Philomina Bloch-Chakkalakal, de l’Université de Bâle, pour sa publication sur la vie familiale et professionnelle des «nurses» du Kerala en Suisse.
Comment réagissez-vous après avoir gagné ce prix?
C’est le premier prix que je reçois, j’en suis plutôt heureux! Je suis membre d’Unia, donc c’est un honneur pour moi de recevoir une distinction de mon syndicat.
Présentez-nous votre travail qui a été primé...
Le livre Fabrikgesellschaft (qui peut être traduit en français par «Société de production», ndlr) traite des plus grandes entreprises de l’industrie des machines en Suisse entre 1937 et 1967, comme Sulzer, Brown Boveri et MFO. C’est un voyage au cœur de ces usines à l’époque dite de la «paix industrielle». J’évoque la taylorisation du travail, les microluttes dans les ateliers, les politiques sociales d’entreprise ou encore le rôle que les syndicats ont joué, qui n’a, hélas, pas toujours été progressif.
En quoi votre travail est-il actuel?
Il n’y a pas de futur sans passé. Si on veut aller de l’avant, nous devons réfléchir et parler de ce qui a été bien ou mauvais et en tirer les leçons. Dans ce contexte, j’espère que mon livre pourra être utile.
Sur quoi travaillez-vous en ce moment?
Pour payer mes factures, je travaille comme nettoyeur dans un restaurant. Durant mon temps libre, j’essaie d’entretenir ma passion d’historien du travail. En ce moment, je travaille sur la désindustrialisation de la Suisse depuis les années 1970, notamment sur les fermetures d’usine en Valais, avec mon confrère Leo Grob. A cause du manque de financement, ce n’est pas toujours évident.