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«La BCGE nous doit 3,2 milliards de francs»

L’initiative d’Ensemble à gauche demande à la Banque cantonale de Genève de rembourser le coût de son renflouement afin de renforcer les services publics

En 2000, l’Etat et les communes genevoises sauvaient la Banque cantonale de Genève (BCGE) de la faillite, notamment liée à des investissements immobiliers douteux. Coût total de l’opération? 3,2 milliards de francs. Dix-huit ans plus tard, la BCGE va mieux et, pourtant, elle n’a remboursé au Canton que 30 millions de francs qui, lui, sabre les services publics sous couvert de dette cantonale. Pour Ensemble à gauche, la situation est inacceptable. Après avoir soumis un projet de loi pour réclamer de la BCGE qu’elle paie ce qu’elle doit au Canton – qu’aucun parti du Grand Conseil n’a soutenu – la gauche de la gauche a lancé une initiative populaire afin que le peuple puisse se prononcer sur ce «scandale». Le texte sera déposé le 19 juin prochain et devra rassembler 7840 signatures valides. L’objet sera ensuite soumis au vote populaire dans un délai maximum de deux ans.

Pourquoi lancer une telle initiative maintenant? «Aujourd’hui, le Canton a besoin d’argent pour financer les prestations publiques et pour s’adapter à l’évolution démographique, souligne Thibault Schneeberger, de Solidarités. Or, le Canton annonce sans cesse des coupes dans le social.» Selon ce dernier, la dette du canton s’est creusée depuis que l’Etat s’est endetté pour renflouer la BCGE. «C’est la banque d’Etat, il était donc logique de la sauver, mais il faut relire la convention signée à l’époque: il s’agit bien d’un prêt, et pas d’un don.»

Aujourd’hui, le constat est sans appel: la BCGE ne rembourse pas. «La Banque cantonale vaudoise et l’UBS ont remboursé leurs créanciers respectifs. Maintenant que la BCGE est en bonne santé, il n’y a plus de raison qu’elle ne le fasse pas. L’initiative leur laisse le temps qu’il faudra, à savoir 30 ou 40 ans, mais on leur demande d’honorer leur remboursement.» En effet, il est prévu que la banque consacre chaque année une part de ses bénéfices au paiement de sa dette tout en continuant à rémunérer ses actionnaires (dont l’Etat et les communes).

Les montants remboursés, soit plusieurs dizaines de millions de francs chaque année, seront consacrés aux dépenses dans les domaines de la santé, de l’éducation, des transports publics et du social. «Ce montant pourrait permettre de financer l’instauration d’une assurance de remboursement des soins dentaires, l’augmentation de 25% des prestations TPG sans hausse des tarifs ou encore la création de centaines d’emplois d’utilité sociale et écologique», informe Thibault Schneeberger. 

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