La nouvelle Convention collective de travail des cadres intègre les récentes dispositions de la Convention nationale du secteur principal de la construction
La Convention collective de travail des cadres de la construction destinée aux contremaîtres est renouvelée. Les partenaires sociaux, soit, d’un côté, la Société suisse des entrepreneurs (SSE), et, de l’autre, les syndicats Unia et Syna ainsi que l’association professionnelle Baukader (cadres de la construction), sont parvenus à un accord vendredi dernier. Cela n’a pas été sans peine. «Nous avons eu cinq rondes de négociations très difficiles», explique Chris Kelley, co-responsable du secteur construction d’Unia. «Au prétexte que les contremaîtres sont des cadres, les représentants de la SSE ont exigé d’eux plus de flexibilité. Ils voulaient que le maximum de 25 heures supplémentaires par mois soit supprimé. Ils demandaient aussi 60 heures flexibles de plus que dans la situation actuelle et la fin du paiement des heures supplémentaires en avril avec 25% de supplément. Ils voulaient aussi un enregistrement simplifié du temps de travail à partir d’un salaire donné, ce qui aurait facilité les abus, notamment du travail gratuit.» Les représentants syndicaux ont repoussé ces attaques et réussi à intégrer à la CCT les nouvelles dispositions de la Convention nationale du secteur principal de la construction (CN). «Nous avons obtenu 100 francs d’augmentation des salaires minimums. Par contre, nous n’avons pas pu trouver un accord sur les salaires effectifs. La SSE a refusé de négocier des augmentations collectives après avoir fait une proposition nettement insuffisante. Toutes ces attaques contre les contremaîtres visaient à inscrire dans leur CCT des conditions moins bonnes que celles de la CN pour créer un précédent. Pour cette raison, les contremaîtres doivent bien garder à l’esprit que la CN est le contrat décisif pour leurs conditions de travail et d’engagement.»
Variantes de décompte des heures
La nouvelle CCT des contremaîtres entre en vigueur rétroactivement au 1er janvier 2023. Comme dans la nouvelle CN, il existe désormais deux variantes pour le décompte des heures supplémentaires: à la date limite du 30 avril, les entreprises ont le choix de définir un solde d’heures supplémentaires allant de 0 à 100 ou un autre courant de 20 heures négatives à 80 supplémentaires pour cumuler les heures supplémentaires ou négatives. Ces dernières pourront être reportées à l’année suivante. Le seuil de 25 heures supplémentaires par mois et la fourchette totale de 100 heures par an restent inchangés. Les heures supplémentaires non rémunérées seront, comme auparavant, payées fin avril avec une majoration de 25%. A partir de 48 heures (temps de travail plus heures supplémentaires), un supplément de 25% sera payé comme avant, mais les 49e et 50e heures peuvent désormais être ajoutées au compteur d'heures supplémentaires et compensées plus tard au lieu d'être payées obligatoirement. En cas d'arrêt de travail pour cause d'intempéries ou de chaleur, des heures supplémentaires individuelles peuvent également être compensées. Le salaire intégral est versé durant le congé paternité de dix jours, la différence avec l'indemnité légale est assumée par l'employeur. Enfin, l’indemnité pour les véhicules privés mandatés par l’employeur est augmentée à 70 centimes par kilomètre.