Images : Thierry Porchet & Virginie Zimmerli. Montage : Virginie Zimmerli.
«La honte doit changer de camp!»

Mercredi 5 février, à la Place du Bourg-de-Four à Genève, s’ouvrait un procès emblématique sur un cas de harcèlement sexuel au travail.
Mercredi 5 février, s’ouvrait un procès emblématique à Genève sur un cas de harcèlement sexuel au travail. Une grande chaîne de fast-food (Five Guys) est mise en cause, dans laquelle des employés hommes se livraient régulièrement à des actes de harcèlement sexuel sur leurs collègues femmes, au vu et au su de leur hiérarchie qui ne serait pas venue en aide à ces dernières, ou alors trop tard. L’une des victimes a décidé de se battre, en saisissant la justice en mai 2023, avec le soutien d’Unia. Et d’un comité rassemblé à l’occasion devant les marches du Palais, formé d’une trentaine de militantes féministes et de syndicalistes. L’occasion de prises de paroles marquées par un leitmotiv: «La honte doit changer de camp!»
Alors que l’entreprise demandait le huis clos, et après un bras de fer juridique de huit mois sur ce point, le procès s’est bien tenu en public. Une première victoire pour la victime, a estimé Unia par voie de presse, qui souhaite que son affaire puisse sensibiliser la population à la problématique du harcèlement sexuel au travail. «Les employeurs ont une responsabilité légale dans la protection de leurs employés et il serait temps qu’à Genève, le climat dans les entreprises ne laisse plus de place au harcèlement et sanctionne systématiquement les mauvais traitements à l’encontre des femmes», s’est exprimé le syndicat. Ce dernier souhaite en faire un procès exemplaire «pour toutes les personnes harcelées qui n’osent pas parler de ce qu’elles vivent, et pour celles qui font le pas de dénoncer publiquement ces pratiques archaïques». Les prochaines audiences sont agendées : lundi 7 avril, à 16h00, et mercredi 14 mai, à 16h30, au Palais de justice.