Face à la crise du système de santé qui met en péril la qualité des soins, des mesures urgentes doivent être prises. Soutenus par Unia, les soignants sont aujourd’hui dans les rues de plusieurs villes de Suisse pour sensibiliser la population
Opération sensibilisation! Le système de soins est au bord de l’effondrement en Suisse. Le personnel n’en peut plus. Entre 300 et 400 personnes quittent le domaine hospitalier et les établissements médicaux sociaux tous les mois. Deux ans après l’adoption de l’initiative pour les soins infirmiers, en novembre 2021, pratiquement rien n’a changé. Face à cette crise, des militantes et des militants d’Unia actifs dans la santé et les secrétaires syndicaux de la branche ont décidé d’interpeller la population. Aujourd’hui, mercredi 22 novembre, ils sont présents avec des stands et des actions symboliques comme des flashmob dans huit villes du pays, dont Neuchâtel et Delémont en Suisse romande. La devise: «Les soins sont en arrêt maladie: nous avons le remède!» Ce remède est contenu dans une petite boîte de médicaments, créée pour l’occasion et distribuée aux passants: l’IbuProSoins® Forte. Sa notice d’utilisation détaille la pathologie du système et les effets pour y remédier (voir encadré). La population est invitée à discuter avec les soignants et à prendre conscience de la situation qui, si rien n’est fait, va encore empirer. La pénurie de personnel va s’accroître ces prochaines années et aura pour conséquence une prise en charge encore plus insuffisante des patients, et notamment des personnes âgées.
Droit inaliénable
«Avoir de bons soins est un droit inaliénable pour chacun des citoyens, c’est pour cela que nous voulons maintenir la pression, deux ans après le vote de l’initiative sur les soins. Les conditions de travail du personnel de santé sont toujours catastrophiques: manque de soignants, turn-over, stress, pas le temps de discuter avec le patient ou tout simplement de le soigner, explique Enrico Borelli, coresponsable de la branche des soins à Unia. La situation est dramatique. Dans certains hôpitaux, des services sont fermés, les horaires des urgences réduits. Il y a un sous-financement du domaine hospitalier. Cela touche aussi les EMS où Unia est présent. Cette situation n’affecte pas que les soignants, mais également les patients et leurs familles qui ne bénéficient plus de soins de qualité. Les gens ont le droit de vivre leurs dernières années dans la dignité. Il faut prendre des mesures urgentes pour résoudre ce problème qui concerne tout le monde.»
Ces mesures ont été identifiées par les syndicats, les associations professionnelles et la Conférence des directeurs cantonaux de la santé dans une déclaration commune, publiée en juin, où ils appellent cantons, employeurs et Confédération à mettre en œuvre l’initiative et à améliorer le financement du système. «La santé est un élément essentiel de la société. L’Etat doit fournir les conditions-cadres. On nous dit qu’il n’y a pas d’argent mais des exemples, comme en Valais où des fonds ont été dégagés, prouvent le contraire», explique Enrico Borelli.
Alliance avec la société civile
«Il faut agir maintenant, car si on n’arrive pas à améliorer les conditions de travail, le personnel ne sera plus en mesure d’assurer la qualité des soins, ajoute le syndicaliste. Il faut une approche globale du problème. Nous voulons développer une stratégie d’alliance avec la société civile, les retraités, des scientifiques, entre autres. Les syndicats ont une grande responsabilité, mais il est essentiel que des représentants d’autres secteurs s’engagent avec nous. Dans ce sens, Unia va préparer une mobilisation unitaire pour 2024.»
Rendez-vous en Suisse romande:
Delémont, place de la gare: de 9h à 18h, jeu de Monopoly géant, stand d’informations, distribution d’«IbuProSoins».
Neuchâtel, Fontaine de la Justice: de 10h à 14h, point presse, stand d’informations et action avec distribution d’«IbuProSoins».