Avant tous travaux, s’il y a soupçon, il faut réaliser un dépistage
«Nous avions espéré atteindre un pic, que le nombre de victimes de l’amiante diminue, mais, malheureusement, il continue même à augmenter», déplore Christine Michel, responsable santé-sécurité pour Unia. La Confédération a décrété la proscription du matériau nocif en 1989, à la suite d’une campagne syndicale, mais la maladie peut toutefois se développer longtemps après une exposition. Et beaucoup de nouvelles victimes, indique Christine Michel, ont été exposées après l’interdiction, lors de travaux de rénovation. «Chaque bâtiment construit avant 1990 peut contenir de l’amiante. La prévention est dès lors essentielle. Il s’agit d’ailleurs d’une obligation légale. Avant tous travaux, s’il y a soupçon d’amiante, il faut réaliser un dépistage afin, le cas échéant, de définir les précautions qui devront être prises ou de mandater des entreprises spécialisées.» Une infime quantité de poussière peut, en effet, déclencher une maladie. «Les directives de la Suva sont en ce sens assez bonnes, mais elles ne sont pas toujours suivies. J’ai pu constater qu’il existe une méconnaissance sur les chantiers sur ce qui peut être fait en toute sécurité avec les mesures de protection adéquates ou, au contraire, doit être évité. Il y a souvent un problème de formation et un manque d’informations. Dans la nouvelle Ordonnance sur les travaux de construction, nous avons demandé à ce que les travailleurs soient informés des résultats des travaux de dépistage. Il ne faut pas hésiter à demander des informations aux chefs, des explications sur les mesures de précaution et à se faire aider au besoin par son syndicat.»