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Le directeur de Swissport s’assoit à la table des négociations

Syndicaliste durant la mobilisation des employés.
© Thierry Porchet

Les travailleurs, soutenus par les syndicats, ont obtenu un report du délai pour signer les nouveaux contrats de travail contestés. Le sursis doit permettre de négocier une nouvelle convention collective de travail, celle de Swissport Genève étant échue depuis octobre dernier.

Victoire d’étape pour les travailleurs de la société active à l’aéroport mobilisés pour défendre leurs conditions d’engagement

Victoire d’étape pour les salariés de Swissport. Ils ont obtenu la semaine dernière l’ouverture de négociations avec la direction de la société d’assistance au sol.

Rappelons qu’un millier de collaborateurs de Swissport à l’aéroport de Genève-Cointrin ont reçu des congés-modifications de leurs contrats de travail qui prévoient des baisses salariales de l’ordre de 500 à 1200 francs par mois et d’autres dégradations des conditions de travail et d’engagement. Soutenus par les syndicats SSP Trafic aérien, SEV-GATA et Avenir syndical, les travailleurs ont lancé à la mi-janvier des mesures de lutte, qui ont pris la forme de piquets et de manifestations à l’aéroport ainsi qu’à l’Hôtel de Ville.

La mobilisation des employés a poussé le Conseil d’Etat à convoquer une réunion le 25 janvier rassemblant les représentants du personnel, le directeur de la filiale genevoise de Swissport, Antoine Gervais, les conseillers d’Etat Mauro Poggia et Serge Dal Busco, ainsi que la directrice générale de l’Office cantonal de l’inspection et des relations de travail, Christina Stoll. Après deux heures de réunion, Antoine Gervais a accepté de reporter au 15 février le délai pour signer les nouveaux contrats de travail, initialement fixé au 28 janvier.

Le sursis doit permettre de négocier une nouvelle convention collective de travail (CCT), celle de Swissport Genève étant échue depuis octobre dernier. Saisie par les syndicats SSP et SEV-GATA, la Chambre des relations collectives de travail avait recommandé de négocier une nouvelle CCT, voire deux, l’une de crise et l’autre à appliquer lorsque le trafic aérien aura redécollé. A Zurich-Kloten, Swissport et les syndicats se sont entendus en décembre pour signer une telle CCT temporaire. La réduction salariale se monte en moyenne à 150 francs par mois pour les travailleurs zurichois et un plan social a été signé. Mais à Genève, Antoine Gervais ne voulait pas entendre parler de cette solution, c’est donc une belle victoire des salariés et des syndicats que d’avoir réussi à le faire asseoir à la table des négociations.

Concessions attendues

Celles-ci se mèneront «au pas de charge», explique Pablo Guarino, secrétaire syndical du SEV-GATA. «La direction a posé comme condition à l’ouverture de négociations un délai court et une échéance a été fixée au 12 février.» Pour faciliter les discussions, l’ancien conseiller d’Etat David Hiler a été nommé médiateur. «Le personnel nous a donné mandat d’obtenir un accord conventionnel, poursuit Pablo Guarino. Les salariés sont bien conscients des difficultés que traverse le secteur aérien, ils sont prêts aujourd’hui à consentir des efforts s’ils ont la perspective de pouvoir récupérer leurs acquis lorsque l’activité reprendra. Nous attendons des concessions de la part de la direction afin qu’un accord acceptable pour les deux parties puisse être conclu, nous pensons qu’elle dispose d’une marge de manœuvre.»

Si la direction de Swissport ne devait pas faire preuve d’ouverture, signalons que les partis de gauche et du MCG ont déposé une motion invitant le Conseil d’Etat à, le cas échéant, «dénoncer la concession ou, si impossible, à ne pas la reconduire à sa plus proche échéance et à attribuer le marché à une entreprise plus respectueuse du partenariat social et respectant des conditions de travail et de salaires en adéquation avec les coûts réels pour pouvoir vivre à Genève». De quoi mettre un peu plus la pression sur Antoine Gervais.

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