Le libre-échange à la condition du respect des droits humains
Soutenue par 23000 signatures, une pétition demande de renégocier l’accord de libre-échange avec la Chine. Elle a été déposée en début de semaine dernière par la Société pour les peuples menacés, l’association Ouïghours Suisse et le mouvement Campax. Selon ces organisations, dans la province chinoise du Xinjiang (Turkestan oriental), où vivent les Ouïghours, une minorité turcophone et musulmane, un million de personnes seraient retenues dans des camps d’internement et des dizaines de milliers forcées de travailler dans l’industrie textile pour le compte de fournisseurs de grandes marques internationales. La Chine est le numéro un mondial du coton et l’essentiel de sa production provient de cette province du nord-ouest. Et l’accord avec l’Empire du Milieu, entré en vigueur en 2014, n’offre actuellement aucune garantie que les produits chinois arrivant sur le marché suisse ne soient pas issus du travail forcé ou d’autres activités portant atteinte aux droits humains. La pétition demande donc au Conseil fédéral que le «respect des droits humains, du droit du travail et des droits des minorités» soit expressément mentionné dans le traité, des «clauses contraignantes» inscrites et des «mécanismes de contrôle solides» d’arbitrage mis en place.