Le télétravail, jalon de la transition écologique
Les Verts genevois entendent favoriser la pratique du télétravail au sein de l’Etat et dans les entreprises privées. Un projet de loi et une motion pour atteindre leur objectif
Le semi-confinement imposé par la pandémie de coronavirus et, partant, un large recours au télétravail a eu des influences positives en matière de réduction de la pollution. A la mi-mars, selon le document des Verts genevois citant une étude de l’institut de recherche Intervista, le nombre de kilomètres parcourus en moyenne par les Suisses au quotidien avait diminué de moitié, passant de 40 à 20. Un chiffre qui a ensuite de nouveau graduellement augmenté pour atteindre, fin juin, le niveau d’avant la crise. Et cela alors que le nombre de personnes circulant en transports publics a diminué, en raison de la peur d’une contamination.
Dans ce contexte, les Verts genevois souhaitent contribuer à limiter le trafic motorisé en généralisant le travail à domicile, non seulement au sein de l’Etat, le plus gros employeur du canton, mais aussi dans le privé. Pour atteindre cet objectif, le parti a déposé le 21 août dernier, un projet de loi et une motion au Grand Conseil dans ce sens. Le premier objet vise à une modification de la loi relative au personnel en vue de promouvoir plus systématiquement le recours au télétravail pour les postes qui le permettent. La seconde proposition invite le Conseil d’Etat à encourager les entreprises à recourir plus largement à cette pratique via une vaste campagne d’information et la mise en place de mécanismes incitatifs. Pour empêcher une éventuelle dégradation des conditions de travail – passage vers une rémunération sur mandat plutôt que mensuelle, appels et communications hors des heures de bureau au mépris du droit à la déconnexion, flexibilisation à outrance des horaires, etc. – la motion demande également la mise à disposition d’un modèle de convention; un accord fixant le cadre du travail à distance et rappelant les devoirs des employeurs.
Avantages de part et d’autre
Dans leur communiqué de presse, les Verts genevois rappellent que les transports représentent 40% des émissions de CO2 et sont responsables d’une bonne partie du réchauffement climatique. La valorisation du télétravail concourt ainsi à la transition écologique, favorisant indirectement non seulement une meilleure qualité de l’air, une baisse du bruit mais aussi des accidents de la route. Le parti note encore que, durant le semi-confinement, plus de 1,4 million de Suisses ont travaillé depuis la maison. Selon un sondage réalisé auprès de 1126 personnes, 79% ont annoncé être prêtes à poursuivre cette pratique, au moins en partie, et 89% ont estimé que les entreprises doivent la promouvoir. Parmi les avantages mis en avant, une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie familiale et une réduction du stress. Les employeurs pourraient aussi tirer profit de ce mode de fonctionnement en réalisant des économies liées à la réduction des surfaces de bureaux nécessaires et en bénéficiant d’une plus grande motivation de leurs collaborateurs...