Les cheminots veulent aiguiller le SEV vers des réformes internes
Mardi 08 mai 2007
Le congrès du SEV aura lieu la semaine prochaine à Berne. Au revoir la fusion avec Syndicom, bonjour la réforme des structures
Réformer rapidement l'appareil professionnel du SEV pour que le syndicat soit plus proche de ses membres; réfléchir sur l'avenir des structures des sections et des sous-fédérations; examiner une stratégie de collaboration avec d'autres syndicats. Faute de fusionner avec le Syndicat de la Communication, voilà les 3 thèmes que les dirigeants du SEV posent sur la table du congrès qui se déroulera les 15 et 16 mai à Berne.
« Le SEV ne peut pas lutter contre la libéralisation (désengagement de l'Etat) et la dérégulation (suppression des barrières réglementaires) en étant fermé sur lui-même. » Cette petite phrase se trouve dans un texte qui sera soumis la semaine prochaine aux délégués du 74e congrès ordinaire du SEV. A elle toute seule, elle résume l'enjeu de ce congrès. Après l'échec de la fusion avec le Syndicat de la Communication, soit le SEV opte pour une stratégie de repli sur soi, soit il se lance vers davantage d'ouverture vers ses membres d'abord, mais également vers des organisations syndicales suisses et internationales. C'est cette deuxième solution que la direction du SEV va proposer aux délégués. « Nous devons absolument lancer le débat sur notre futur, martèle Giorgio Tuti, parce que si nous ne nous remettons pas en cause, nous allons droit dans le mur. » Le vice-président du SEV rappelle que les cheminots avaient cherché à fusionner avec le Syndicat de la Communication à partir du constat suivant : « nous voulions créer un grand syndicat avec des secrétariats régionaux pour être proche de nos membres et qui soit capable de fortement mobiliser ». La voie de la fusion a été rejetée, mais le constat subsiste. Il faut trouver des solutions pour rapprocher les structures du syndicat de ses membres tout en améliorant sa force de frappe. Pour Giorgio Tuti il n'y a pas d'alternative. « Pour faire face efficacement aux défis posés par la libéralisation et la dérégulation, il faudra discuter de notre futur et prendre les décisions qui s'imposent. »
Alberto Cherubini
Ce que 3 délégués attendent de leur congrès
« Un repositionnement clair du SEV auprès de ses membres »
La fusion ratée avec Syndicom est pour moi une grosse déception. J'y vois là un manque d'ouverture de la part d'une majorité des dirigeants du SEV. Maintenant j'ai des craintes par rapport à l'avenir de notre syndicat. Je souhaite que le congrès définisse un repositionnement clair du SEV auprès de ses membres. Il faut absolument que notre syndicat soit proche des préoccupations premières des travailleuses et travailleurs qui oeuvrent dans le secteur des transports publics. Ces préoccupations premières sont : le besoin d'avoir des salaires décents et des conditions de travail correctes. J'ajouterai que ce congrès devrait démontrer que le SEV est un acteur incontournable du monde syndical helvétique. »
Gilbert D'Alessandro, conducteur de bus aux Transports publics fribourgeois
« Une bonne discussion sur le changement de structures »
« Durant la négociation pour le renouvellement de la CCT CFF. Beaucoup de cheminots ont eu l'impression l'hiver passé que le SEV se souciait plus de la fusion et moins de la CCT. Je trouve très bien que la direction du SEV propose au congrès de réfléchir sur l'avenir du syndicat. Je m'attends beaucoup de cette discussion sur le changement de structures. Je serai particulièrement intéressé d'écouter notre président Pierre-Alain Gentil et nos 3 vice-présidents Barbara Spalinger, Giorgio Tuti et François Gatabin. Nous avons besoin de changer le SEV pour avoir davantage de contacts avec les secrétaires syndicaux et pour que ces derniers soient plus proches de la base. »
Pascal Fiscalini, chef de train CFF, Brigue
« Je veux un congrès bagarreur »
« Les CFF rabotent partout où ils peuvent. Ils enlèvent des indemnité par-ci, augmentent les cotisations des rentes par-là. C'est l'horreur. En ce qui me concerne, cette année mes cotisations à la Caisse de pensions CFF ont augmenté de quelque 300 francs par mois. Les indemnités vont diminuer, tout comme les facilités de voyage. Ce sont les CFF qui nous ponctionnent toujours plus, mais sur la voie, les ouvriers gueulent contre le SEV. Alors je veux un congrès bagarreur pour prouver que le SEV est encore là et que nous savons nous battre. Je suis content que la fusion avec Syndicom ne se fasse pas. Mieux vaut un petit syndicat qui sache être proche de ses membres qu'un grand machin anonyme. »
Bruno Kofmehl, ouvrier de la voie CFF, Genève
« Le SEV ne peut pas lutter contre la libéralisation (désengagement de l'Etat) et la dérégulation (suppression des barrières réglementaires) en étant fermé sur lui-même. » Cette petite phrase se trouve dans un texte qui sera soumis la semaine prochaine aux délégués du 74e congrès ordinaire du SEV. A elle toute seule, elle résume l'enjeu de ce congrès. Après l'échec de la fusion avec le Syndicat de la Communication, soit le SEV opte pour une stratégie de repli sur soi, soit il se lance vers davantage d'ouverture vers ses membres d'abord, mais également vers des organisations syndicales suisses et internationales. C'est cette deuxième solution que la direction du SEV va proposer aux délégués. « Nous devons absolument lancer le débat sur notre futur, martèle Giorgio Tuti, parce que si nous ne nous remettons pas en cause, nous allons droit dans le mur. » Le vice-président du SEV rappelle que les cheminots avaient cherché à fusionner avec le Syndicat de la Communication à partir du constat suivant : « nous voulions créer un grand syndicat avec des secrétariats régionaux pour être proche de nos membres et qui soit capable de fortement mobiliser ». La voie de la fusion a été rejetée, mais le constat subsiste. Il faut trouver des solutions pour rapprocher les structures du syndicat de ses membres tout en améliorant sa force de frappe. Pour Giorgio Tuti il n'y a pas d'alternative. « Pour faire face efficacement aux défis posés par la libéralisation et la dérégulation, il faudra discuter de notre futur et prendre les décisions qui s'imposent. »
Alberto Cherubini
Ce que 3 délégués attendent de leur congrès
« Un repositionnement clair du SEV auprès de ses membres »
La fusion ratée avec Syndicom est pour moi une grosse déception. J'y vois là un manque d'ouverture de la part d'une majorité des dirigeants du SEV. Maintenant j'ai des craintes par rapport à l'avenir de notre syndicat. Je souhaite que le congrès définisse un repositionnement clair du SEV auprès de ses membres. Il faut absolument que notre syndicat soit proche des préoccupations premières des travailleuses et travailleurs qui oeuvrent dans le secteur des transports publics. Ces préoccupations premières sont : le besoin d'avoir des salaires décents et des conditions de travail correctes. J'ajouterai que ce congrès devrait démontrer que le SEV est un acteur incontournable du monde syndical helvétique. »
Gilbert D'Alessandro, conducteur de bus aux Transports publics fribourgeois
« Une bonne discussion sur le changement de structures »
« Durant la négociation pour le renouvellement de la CCT CFF. Beaucoup de cheminots ont eu l'impression l'hiver passé que le SEV se souciait plus de la fusion et moins de la CCT. Je trouve très bien que la direction du SEV propose au congrès de réfléchir sur l'avenir du syndicat. Je m'attends beaucoup de cette discussion sur le changement de structures. Je serai particulièrement intéressé d'écouter notre président Pierre-Alain Gentil et nos 3 vice-présidents Barbara Spalinger, Giorgio Tuti et François Gatabin. Nous avons besoin de changer le SEV pour avoir davantage de contacts avec les secrétaires syndicaux et pour que ces derniers soient plus proches de la base. »
Pascal Fiscalini, chef de train CFF, Brigue
« Je veux un congrès bagarreur »
« Les CFF rabotent partout où ils peuvent. Ils enlèvent des indemnité par-ci, augmentent les cotisations des rentes par-là. C'est l'horreur. En ce qui me concerne, cette année mes cotisations à la Caisse de pensions CFF ont augmenté de quelque 300 francs par mois. Les indemnités vont diminuer, tout comme les facilités de voyage. Ce sont les CFF qui nous ponctionnent toujours plus, mais sur la voie, les ouvriers gueulent contre le SEV. Alors je veux un congrès bagarreur pour prouver que le SEV est encore là et que nous savons nous battre. Je suis content que la fusion avec Syndicom ne se fasse pas. Mieux vaut un petit syndicat qui sache être proche de ses membres qu'un grand machin anonyme. »
Bruno Kofmehl, ouvrier de la voie CFF, Genève