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Les délais et la pression sur les coûts trop souvent à l’origine des accidents

Vue de débris à Prilly apèrs la chute d'un échafaudage
© Olivier Vogelsang

Le 15 juillet, il restait encore de nombreux débris à déblayer à la suite de l’effondrement d’un pan de l’échafaudage. Une instruction pénale a été ouverte pour identifier les causes du drame.

Quelques jours après le terrible accident de chantier à Prilly qui a coûté la vie à trois ouvriers et fait huit blessés, les causes du drame restent inconnues. Unia insiste sur l’importance de renforcer la prévention.

Après le choc, le recueillement et des questions qui restent sans réponse. Le 15 juillet, plusieurs centaines de personnes ont participé à Prilly (VD) à une cérémonie commémorative à la suite du terrible accident de chantier qui s’est produit dans cette localité. Rappelons que, le 12 juillet dans la matinée, un échafaudage d’une façade de la tour Malley Phare en construction dans cette commune de l’Ouest lausannois s’est effondré. Cette chute toujours inexpliquée a provoqué la mort de trois ouvriers âgés de 30 à 43 ans et fait 8 huit blessés, dont quatre graves. Responsable du secteur construction d’Unia Vaud, Pietro Carobbio s’est rendu aussitôt sur place. Et a participé lui aussi à l’hommage rendu aux victimes, rassemblant de nombreux travailleurs du domaine. «Tous les collègues des chantiers alentours étaient présents», témoigne, ému, le syndicaliste encore choqué par les événements. S’il ne peut pas à ce stade se prononcer sur les circonstances à l’origine du drame, il insiste en revanche sur les éléments susceptibles de créer des conditions dangereuses pour les employés. En tête de liste, la problématique du temps d’exécution des travaux et les prix. 

Moins d’accidents mais plus graves

«La cause des accidents est très souvent liée aux délais imposés aux entreprises, à la pression sur les coûts et au manque de formation», détaille le collaborateur d’Unia tout en précisant que si le nombre d’accidents a légèrement diminué au cours de ces dernières années, leur gravité s’est en revanche accrue. «La raison tient à la dimension des ouvrages et aux nouvelles technologies. La mécanisation est positive, car elle permet de diminuer la pénibilité des travaux mais, en cas de problème, le danger augmente. Etre écrasé par une machine ou des panneaux de coffrage très lourds portent évidemment davantage à conséquences que quand le travail s’effectuait uniquement à la pioche et la pelle», image Pietro Carobbio. Dans tous les cas, et indépendamment du résultat de l’enquête en cours qui devra préciser les circonstances de la tragédie, Unia défend la mise en place d’une politique de tolérance zéro en matière d’accident de travail. 

Un travailleur sur six touché durant sa carrière

«Tout accident de travail est de trop. Il est inconcevable que des vies soient sacrifiées dans le simple exercice de son activité professionnelle», note le syndicat qui contribue activement à la prévention des risques santé-sécurité en menant des campagnes et en effectuant des contrôles au côté d’autres partenaires. «Encore aujourd’hui, un travailleur sur six est victime d’un accident plus ou moins grave au cours de sa carrière, un chiffre bien trop élevé.» Dans ce contexte, Unia rappelle qu’il se positionne en faveur d’une augmentation des moyens dévolus à la prévention des accidents et à la protection de la santé au travail dont font aussi partie les contrôles. Mais il ne commente pas le drame de Prilly, attendant les résultats de l’instruction pénale.
Erigée sur le complexe de Malley Lumières, Malley Phare est la première tour en structure de bois de Suisse romande. Elle s’élève sur une hauteur de 60 mètres, comprend 14 étages, et doit abriter 96 appartements. Coup du sort, le bâtiment, qui se veut un modèle d’un point de vue énergétique et socio-culturel, appartient à la Suva, aussi maître d’ouvrage, spécialisée dans la prévention des accidents.


lire notre article: Accidents du travail: «Pas une fatalité»


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