Les maçons veulent des protections
Mardi 04 mars 2008
Le 3 mars, le signal de la lutte a été donné. Des grèves sont d'ores et déjà prévues
«Sans convention, pas de maçons!» L'ultimatum fixé par les maçons d'Unia lors de la conférence professionnelle du 26 janvier arrivait à échéance vendredi dernier. Si les entrepreneurs ne revenaient pas, à cette date, sur leur scandaleuse décision de ne pas signer l'accord conclu en décembre sous les auspices du médiateur Jean-Luc Nordmann, les grèves reprendraient. Elles sont aujourd'hui à l'ordre du jour.
Ce lundi 3 mars, premier jour de travail après l'ultimatum fixé par les maçons aux entrepreneurs, le constat est là. La Société suisse des entrepreneurs (SSE) campe sur sa position. Et continue d'exiger davantage de flexibilité du temps de travail. Dans 11 cantons, des actions et pauses prolongées ont été organisées ce jour-là. Un millier de travailleurs ont participé à ces actions, pour dire qu'ils étaient prêts à reprendre la lutte, cela alors qu'une nouvelle saison commence sur les chantiers et que le vide conventionnel fait courir le risque de voir nombre de nouveaux contrats d'engagement revus à la baisse.
Dans l'Arc jurassien (voir ci-dessous), à Bulle ou encore en Valais, des actions, des pauses prolongées ou des séances d'informations ont eu lieu. En Valais, c'est durant la pause de midi que le syndicat Unia est allé informer les travailleurs dans les trois régions du canton sur une proposition d'accord cantonal. Un accord conçu comme transitoire, l'objectif étant de reconquérir la convention nationale. Le syndicat poursuivra cette semaine la consultation des travailleurs à ce sujet.
Grève à la mi-mars chez les Vaudois
Dans le canton de Vaud, Unia avait convoqué la presse pour annoncer les deux jours de grève reconductible prévus à la mi-mars si, d'ici là, aucune signature n'était apposée sur un accord, romand ou national. «Les maçons vaudois étaient prêts à la grève en novembre. Elle avait été suspendue pour donner sa chance à la médiation. Aujourd'hui, si nous n'obtenons pas d'accord signé, les maçons du canton se mettront en grève reconductible les 17 et 18 mars prochains», avertissait à cette occasion Pietro Carobbio, responsable de la construction à Unia Vaud. Il est aussi revenu sur les graves dangers que représente, pour la santé et la sécurité des travailleurs, la volte-face de la SSE. «Des accords rapides sont possibles, et il y a urgence. La saison commence. Sans convention, les risques de sous-enchère à l'embauche sont bien présents. Les travailleurs l'ont compris et sont déterminés à se battre», indiquait pour sa part Aldo Ferrari, secrétaire régional. Il a également rappelé l'appel lancé il y a une dizaine de jours par Unia et Syna aux entrepreneurs romands, qui sont favorables à l'accord conclu en décembre, afin qu'à défaut d'une convention nationale, un accord romand basé sur l'accord Nordmann, soit signé d'ici mi-mars. « Sinon, il y aura la grève, c'est notre ultime recours.»
De son côté, le comité central d'Unia a décidé, le 26 février dernier, de débloquer le fonds de grève pour les mesures de lutte qui sont programmées ces prochains mois: grèves dans certaines régions en mars et à l'échelle nationale dès avril.
SH
Pauses de protestation sur les chantiers de l'arc jurassien
Trois actions de protestation se sont déroulées lundi dans l'arc jurassien. A Neuchâtel, plusieurs dizaines d'ouvriers, maçons et ferrailleurs ont observé une pause prolongée à midi sur le chantier du complexe d'immeubles locatifs de la Cassarde. Les syndicalistes d'Unia Région Neuchâtel ont préparé des grillades et partagé le repas avec les travailleurs. Ils ont ensuite donné une conférence de presse pour expliquer la situation aux médias de la région. A Bienne, une action de protestation a eu lieu sur le chantier de l'autoroute A5, aux Champs-de-Boujean. Plus de 80 ouvriers se sont rassemblés sur ce lieu pendant la pause de midi, et au-delà, avec l'appui du syndicat. «C'est une mobilisation formidable. Les gens sont déterminés à se battre», constate le secrétaire syndical Jesus Fernandez.
A Court, dans le Jura bernois, les ouvriers ont également prolongé leur pause de neuf heures dans un baraquement du chantier autoroutier de l'A16. Avec eux, et face à la presse qu'ils avaient conviée, les syndicalistes d'Unia Transjurane ont rappelé que l'absence de convention était la porte ouverte sur la dégradation des conditions de travail, sur le dumping salarial, sur le démantèlement des acquis obtenus au fil des plusieurs années de lutte, comme le 13e salaire ou les 5 semaines de vacances. «Nos patrons nous promettent que rien ne va changer, mais c'est faux, résume un travailleur interrogé par L'Evénement syndical. Sans convention, ils pourront faire ce qu'ils veulent. Ils voudraient plus de flexibilité. Mais nos horaires sont déjà suffisamment flexibles. Aller plus loin, c'est se foutre la santé et la vie en l'air. On ne veut pas de cela». Les syndicalistes ont déploré les pressions exercées sur les travailleurs par les directions d'entreprises. «Ils font tout pour écarter le syndicat des chantiers et pour empêcher les travailleurs de se joindre au mouvement de protestation», déplore le secrétaire syndical Armenio Cabete. Pour preuve, des cadres de l'entreprise Parietti sont venus dans le baraquement dans lequel les ouvriers observaient cette pause prolongée. «Comment voulez-vous que les gens puissent s'exprimer librement dans de telles conditions»?
PN
Ce lundi 3 mars, premier jour de travail après l'ultimatum fixé par les maçons aux entrepreneurs, le constat est là. La Société suisse des entrepreneurs (SSE) campe sur sa position. Et continue d'exiger davantage de flexibilité du temps de travail. Dans 11 cantons, des actions et pauses prolongées ont été organisées ce jour-là. Un millier de travailleurs ont participé à ces actions, pour dire qu'ils étaient prêts à reprendre la lutte, cela alors qu'une nouvelle saison commence sur les chantiers et que le vide conventionnel fait courir le risque de voir nombre de nouveaux contrats d'engagement revus à la baisse.
Dans l'Arc jurassien (voir ci-dessous), à Bulle ou encore en Valais, des actions, des pauses prolongées ou des séances d'informations ont eu lieu. En Valais, c'est durant la pause de midi que le syndicat Unia est allé informer les travailleurs dans les trois régions du canton sur une proposition d'accord cantonal. Un accord conçu comme transitoire, l'objectif étant de reconquérir la convention nationale. Le syndicat poursuivra cette semaine la consultation des travailleurs à ce sujet.
Grève à la mi-mars chez les Vaudois
Dans le canton de Vaud, Unia avait convoqué la presse pour annoncer les deux jours de grève reconductible prévus à la mi-mars si, d'ici là, aucune signature n'était apposée sur un accord, romand ou national. «Les maçons vaudois étaient prêts à la grève en novembre. Elle avait été suspendue pour donner sa chance à la médiation. Aujourd'hui, si nous n'obtenons pas d'accord signé, les maçons du canton se mettront en grève reconductible les 17 et 18 mars prochains», avertissait à cette occasion Pietro Carobbio, responsable de la construction à Unia Vaud. Il est aussi revenu sur les graves dangers que représente, pour la santé et la sécurité des travailleurs, la volte-face de la SSE. «Des accords rapides sont possibles, et il y a urgence. La saison commence. Sans convention, les risques de sous-enchère à l'embauche sont bien présents. Les travailleurs l'ont compris et sont déterminés à se battre», indiquait pour sa part Aldo Ferrari, secrétaire régional. Il a également rappelé l'appel lancé il y a une dizaine de jours par Unia et Syna aux entrepreneurs romands, qui sont favorables à l'accord conclu en décembre, afin qu'à défaut d'une convention nationale, un accord romand basé sur l'accord Nordmann, soit signé d'ici mi-mars. « Sinon, il y aura la grève, c'est notre ultime recours.»
De son côté, le comité central d'Unia a décidé, le 26 février dernier, de débloquer le fonds de grève pour les mesures de lutte qui sont programmées ces prochains mois: grèves dans certaines régions en mars et à l'échelle nationale dès avril.
SH
Pauses de protestation sur les chantiers de l'arc jurassien
Trois actions de protestation se sont déroulées lundi dans l'arc jurassien. A Neuchâtel, plusieurs dizaines d'ouvriers, maçons et ferrailleurs ont observé une pause prolongée à midi sur le chantier du complexe d'immeubles locatifs de la Cassarde. Les syndicalistes d'Unia Région Neuchâtel ont préparé des grillades et partagé le repas avec les travailleurs. Ils ont ensuite donné une conférence de presse pour expliquer la situation aux médias de la région. A Bienne, une action de protestation a eu lieu sur le chantier de l'autoroute A5, aux Champs-de-Boujean. Plus de 80 ouvriers se sont rassemblés sur ce lieu pendant la pause de midi, et au-delà, avec l'appui du syndicat. «C'est une mobilisation formidable. Les gens sont déterminés à se battre», constate le secrétaire syndical Jesus Fernandez.
A Court, dans le Jura bernois, les ouvriers ont également prolongé leur pause de neuf heures dans un baraquement du chantier autoroutier de l'A16. Avec eux, et face à la presse qu'ils avaient conviée, les syndicalistes d'Unia Transjurane ont rappelé que l'absence de convention était la porte ouverte sur la dégradation des conditions de travail, sur le dumping salarial, sur le démantèlement des acquis obtenus au fil des plusieurs années de lutte, comme le 13e salaire ou les 5 semaines de vacances. «Nos patrons nous promettent que rien ne va changer, mais c'est faux, résume un travailleur interrogé par L'Evénement syndical. Sans convention, ils pourront faire ce qu'ils veulent. Ils voudraient plus de flexibilité. Mais nos horaires sont déjà suffisamment flexibles. Aller plus loin, c'est se foutre la santé et la vie en l'air. On ne veut pas de cela». Les syndicalistes ont déploré les pressions exercées sur les travailleurs par les directions d'entreprises. «Ils font tout pour écarter le syndicat des chantiers et pour empêcher les travailleurs de se joindre au mouvement de protestation», déplore le secrétaire syndical Armenio Cabete. Pour preuve, des cadres de l'entreprise Parietti sont venus dans le baraquement dans lequel les ouvriers observaient cette pause prolongée. «Comment voulez-vous que les gens puissent s'exprimer librement dans de telles conditions»?
PN