Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Les travailleurs détachés doivent être soumis aux salaires minimums

Le Conseil national a donné son feu vert à la soumission des employeurs étrangers aux lois cantonales introduisant un salaire minimum

Bonne nouvelle sur le front de la lutte contre la sous-enchère salariale: le 8 mars, le Conseil national adoptait une modification de la Loi sur les travailleurs détachés obligeant les entreprises venant travailler en Suisse à appliquer les salaires minimums cantonaux. Une décision qui fait suite à la mise en place de lois cantonales dans les cantons de Genève, Neuchâtel, Jura, Tessin et Bâle-Ville. Le projet retourne au Conseil des Etats, qui avait refusé l’entrée en matière en septembre dernier.

Selon la loi en cours, les travailleurs œuvrant pour une entreprise de détachement ne sont pas soumis aux salaires minimums introduits dans les cantons. Elle ne prévoit pour les employeurs que le respect des conditions de travail et de rémunération prescrites par les lois fédérales, les ordonnances du Conseil fédéral, les conventions collectives de travail de force obligatoire et les contrats-types.

Sur demande du Parlement, le Conseil fédéral a élaboré une modification de la Loi sur les travailleurs détachés pour qu’ils soient soumis eux aussi aux lois cantonales, afin d’éviter la concurrence déloyale et l’inégalité de traitement. Le projet permet par ailleurs de clarifier les domaines de compétence entre droit fédéral et droit cantonal. La majorité du Conseil des Etats n’était pas entrée en matière l’automne passé, arguant notamment que les salaires minimums cantonaux sont des mesures de politique sociale et qu’ils ne ressortent pas des attributions de la Confédération.

Les élus de la Chambre basse en ont décidé autrement, par 106 voix contre 77. Lors d’un premier débat, en décembre, un conseiller national du Centre avait rappelé qu’au Tessin, des entreprises proposaient des services à des prix «injustement bas», la rémunération moyenne au Piémont voisin et en Lombardie étant de 12 euros l’heure, presque la moitié du minimum tessinois qui est de 20 francs. Lors de la session de mars, l’élue Verte Regula Rytz a appuyé le projet, estimant que la réforme permettrait de mieux protéger les travailleurs temporaires à bas revenus, souvent les plus concernés par cette réforme tant la concurrence est rude dans la branche.

La modification législative prévoit qu’à l’avenir, les entreprises de détachement devront respecter les salaires minimums pour autant que les travailleurs détachés entrent dans le champ d’application de la loi cantonale. La balle est maintenant dans le camp du Conseil des Etats.

Pour aller plus loin

Vérification de l’égalité lors de subventions ou de marchés publics

Le 28 mai, le Conseil communal de Lausanne a accepté à une large majorité le postulat de Céline Misiego, élue du POP, exigeant que toute institution subventionnée ou toute...

La rente-pont, une belle avancée

Des chômeurs séniors regardent des offres d'emploi affichées dans un office de placement.

Les syndicats saluent les mesures décidées par le Conseil fédéral en faveur des demandeurs d’emploi et des travailleurs âgés

Entre victoire et défaite pour les salariés genevois

Votations en demi-teinte à Genève. Les subsides pour les primes maladie seront augmentés et la Caisse de pension du personnel de l’Etat assainie. En revanche, le personnel de la vente verra ses conditions de travail se dégrader

Après «Good Bye, Lenin», Good Bye, Jaurès?

Dans "Socialiste un jour, socialiste toujours", Jean-Claude Rennwald propose des voies pour éviter la chute de la social-démocratie européenne