L'OCIRT dans le viseur d'Unia
Fin décembre, le magasin Manor à Genève a obtenu l'aval de l'Office cantonal de l'inspection des relations de travail (OCIRT) pour faire une entorse à la Loi sur le travail et, ainsi, employer une partie de son personnel le dimanche 23 décembre. Une demande justifiée par l'impossibilité de préparer les produits frais plus de 24 heures à l'avance en vue des importantes commandes du 24 décembre. «Manor avait tout le loisir d'engager des auxiliaires supplémentaires pour cette période chargée, selon Unia. L'absence de planification ou d'effectifs ne saurait en tous les cas justifier qu'un office cantonal accorde de telles dérogations.» Alors que la période des fêtes de fin d'année est particulièrement chargée pour le personnel de vente, déjà soumis à des horaires à rallonge, Unia a déposé un recours auprès de la Cour de justice contre cette décision. Les collaborateurs n'ont donc pas travaillé le 23 décembre. Malgré tout, la levée de l'effet suspensif par le Tribunal a permis à Manor d'embaucher une vingtaine d'employés le dimanche 30 décembre. Le magasin n'était cependant pas ouvert à la clientèle. «La demande de Manor ne nous surprend pas, réagit Audrey Schmid, responsable du tertiaire à Unia Genève. Ce que nous condamnons, c'est la décision prise par l'OCIRT, qui a octroyé une dérogation à la va-vite sur une demande imprécise et très peu détaillée. Les dérogations à la Ltr sont rares, et celle-ci n'est pas légalement justifiée. Au-delà du problème juridique, il y a un manque de sensibilité politique.»
A l’heure où nous mettions sous presse, lundi 14 janvier, Unia était convoqué par le Tribunal dans le cadre de son recours déposé contre l’OCIRT. «Le mal a déjà été fait, mais si nous gagnons, nous serons mieux armés si le cas venait à se reproduire», relève encore la syndicaliste. MT