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«Mes reportages dérangent la police»

Demir Sönmez
© Bruno Payrard

Demir Sönmez

Le photographe genevois Demir Sönmez va se retrouver au tribunal pour avoir «gêné» le travail des policiers lors d’une manifestation

La liberté de la presse va se retrouver prochainement sur les bancs d’un tribunal genevois. Le photographe Demir Sönmez est accusé d’avoir créé une «perturbation sur la voie publique» et refusé de «circuler sur ordre de la police» lors d’une manifestation qu’il couvrait.

Ce photographe inscrit au registre professionnel est bien connu dans la ville du bout du lac. Il est de toutes les manifs, de tous les rassemblements. Il était naturellement présent le 14 décembre 2017 à l’Hôtel-de-Ville, lorsque quelque 200 fonctionnaires étaient montés protester contre le projet de budget de l’Etat.

«Deux ou trois policiers discutaient en me désignant, puis l’un d’entre eux est venu vers moi en m’intimant l’ordre de reculer, ce que j’ai fait. Deux autres photographes étaient présents, mais on ne leur a rien dit. C’était visiblement de la provocation, alors je me suis éloigné. Ensuite, alors que la manifestation était dispersée, que j’étais en train de discuter avec une personne, un agent est venu me demander ma carte d’identité», explique Demir Sönmez.

Rapport de police

Un rapport pointant son «attitude désobligeante» sera dressé par le sergent-chef Martin. Le photographe n’aurait «pas respecté les ordres et directives donnés par la police». Pire, il aurait «gêné le travail des policiers à plusieurs reprises, créé du scandale et formé un attroupement lors de son identification et prétexté que le contrôle était injustifié»... Plus concrètement, si l’on en croît le rapport, Demir Sönmez aurait pris des photos «en passant par-dessus les épaules» des pandores.

Il conteste énergiquement cette présentation des faits et refuse de s’acquitter d’une amende de 300 francs à laquelle s’ajoutent 100 francs d’émolument.

«En dix ans, j’ai publié plus de 1500 reportages photographiques sur mon blog. J’ai suivi les manifestations de peuples opprimés, les luttes sociales et syndicales, les activités politiques et culturelles. En 2016, deux manifestations de Kurdes, à l’aéroport et à la place des Nations, ont été le théâtre de violences policières que j’ai montrées. J’ai eu un objectif cassé à la première et mes lunettes brisées à la seconde. Depuis, la police ne me laisse pas tranquille. A mon avis, mes activités journalistiques dérangent la police, mais aussi les autorités de Genève et de plusieurs pays. A la suite de mon exposition Place des Nations / Place des peuples en 2016, qui avait fait l’objet d’une plainte du consulat de Turquie, ni la ville de Genève ni le canton ne m’ont mandaté pour un travail.»

Le Tribunal de police jugera l’affaire. La section suisse de Reporters sans frontières a annoncé qu’elle serait présente à l’audience et la Communauté genevoise d’action syndicale apporte son soutien au photographe.

 

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