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Mobilisation massive pour le sauvetage des emplois

La seconde assemblée générale du personnel de Merck Serono a réuni 645 participants

645 employés de Merck Serono ont participé, vendredi dernier à Genève, à la seconde assemblée générale du personnel. Au cours de cette réunion, les participants ont dressé un bilan des actions menées et élaboré les bases de la procédure de consultation en vue de défendre leurs emplois. Ils ont prévu de se retrouver hebdomadairement pour faire le point sur l'avancement des travaux et adopté une résolution réclamant notamment une prolongation du délai de consultation.


«Nous avions prévu plus de 600 chaises. Toutes sont occupées. Ensemble, nous sommes forts», s'est réjoui Alessandro Pelizzari, secrétaire régional d'Unia Genève, ouvrant l'assemblée sous un tonnerre d'applaudissements. Cette seconde réunion du personnel avait pour but de faire un bilan des actions menées à ce jour et d'organiser la procédure de consultation. Au préalable, les 645 participants, soit plus de la moitié des employés du site de Merck Serono, ont confirmé leurs représentants du personnel dans leurs fonctions. Ces derniers agiront au sein de deux structures: un comité d'actions publiques et un autre chargé de coordonner les groupes de travail de la procédure de consultation. Le responsable d'Unia a aussi rappelé le cadre légal et les droits des salariés lors de licenciements collectifs après que Celio Rodrigues, président de la commission du personnel de Novartis ait prononcé quelques mots d'encouragement à l'attention de l'assemblée. D'une voix émue, se référant à la lutte victorieuse menée à Nyon, il l'a incitée à rester soudée et mobilisée.

Actions tous azimut
Les participants ont ensuite été informés des démarches effectuées à ce jour dont la possibilité, acquise, de bénéficier d'une salle - en l'occurrence la halle de Sécheron, à côté du site Merck Serono - et du temps pour se réunir pour leurs assemblées générales. Unia et les représentants du personnel ont aussi demandé une prolongation du délai de consultation qui échoit, en principe, le 16 mai. S'ils n'ont pas obtenu une réponse ferme, la direction a toutefois laissé entendre qu'elle pourrait le repousser au cas où les travaux ne seraient pas terminés. La délégation a en revanche reçu un accord oral pour que les employés d'Adecco puissent aussi participer au processus en cours et reçu, suite à sa demande, les données chiffrées ayant motivé Merck Serono à décider de la fermeture du site. Enfin, elle a pris contact avec des autorités politiques genevoises et envisage également de parler avec des représentants syndicaux de Merck Serono à Darmstadt, en Allemagne, autre siège de l'entreprise. Se félicitant de la très forte participation des collaborateurs de Merck Serono au 1er Mai (voir en page 6), elle a aussi mentionné les différentes initiatives prises à l'égard des salariés touchés indirectement par les restructurations envisagées, soit le personnel de la crèche ou encore celui de l'entreprise de nettoyage ISS.

A vous de jouer!
En ce qui concerne la procédure de consultation - cordonnée via un site Internet fraîchement créé - trois volets ont été mis en place. Il s'agira, en premier lieu, de réfléchir à des alternatives à la fermeture du site. «Quelles sont les vraies raisons qui ont motivé cette décision?... On nous dit que votre situation n'est pas comparable à celle des employés Novartis. Qu'ici, vous ne produisez rien... Mais vous faites quoi alors?» a lancé Alessandro Pelizzari, suscitant rires et acclamations. «C'est vous les spécialistes. A vous de jouer. Ne pratiquez pas d'autocensure.» Deuxième axe de travail: les alternatives au licenciement. «Faites nous part de vos idées. Si chacun développe son petit projet dans son coin, les 30 millions d'euros promis par Merck Serono vont rapidement disparaître.» Enfin, un groupe se penchera sur le plan social, actuellement minimaliste et estimé sans commune mesure avec les moyens dont dispose la multinationale.

Piquet de protestation
Au chapitre des actions prévues pour maintenir l'élan de solidarité entre les collaborateurs de Merck Serono et pour continuer à sensibiliser l'opinion publique, l'assistance a décidé d'organiser tous les matins, de 10 heures à 10h30 devant l'entreprise, un piquet de protestation. Elle a prévu par ailleurs jeudi 10 mai au soir de se rendre devant le Grand Conseil genevois. Enfin, elle se réunira chaque semaine en assemblée, soit les 10, 16, 24 et 31 mai prochains. Une pétition en cours de rédaction circulera aussi prochainement. Les participants ont encore adopté une résolution reprenant dans les grandes lignes les décisions prises ce jour-là tout en réaffirmant leur indignation face à une entreprise qui réalise 745 millions de francs de bénéfices, augmente de 20% les dividendes de ses actionnaires et entend supprimer 1250 emplois. «Le personnel se Rebif®!» ont répété dans leur résolution les employés, faisant allusion au médicament phare de Merck Serono dans le traitement de la sclérose en plaques.

Sonya Mermoud


Les salariés vaudois aussi organisés

Travaillant de concert avec ses homologues vaudois, Yves Defferrard, responsable du secteur industrie Vaud, a lui aussi participé à l'assemblée du personnel de Merck Serono à Genève. «La coordination fonctionne très bien», a t-il précisé tout en mettant l'accent sur l'élan de solidarité devant impliquer tout le personnel de Merck Serono, y compris celui des sites de production d'Aubonne, Coinsins et Corsier-sur-Vevey, où 80 emplois sont menacés. A l'heure où nous mettions sous presse, ce lundi, le syndicaliste organisait à son tour, à Aubonne, une assemblée du personnel. A noter que la direction locale et générale de Merck Serono a aussi accepté au besoin, comme à Genève, de prolonger le délai de la procédure de consultation si les travaux ne sont pas terminés.

SM