Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«On ne demande pas la charité, mais des droits!»

Alors que les entreprises genevoises voient les aides du canton tomber par millions, les travailleurs n’obtiennent que des cacahuètes. Une grande manifestation syndicale aura lieu le 19 décembre

Réunie en comité extraordinaire le 3 décembre, la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) a fait le point sur les projets de loi récemment adoptés par le Grand Conseil, notamment les aides octroyées par millions en soutien aux entreprises dans le cadre de la crise du Covid-19. Alors que les députés avaient balayé les amendements de la gauche demandant notamment l’interdiction des licenciements pour les entreprises ayant touché des aides de l’Etat ou encore l’indemnisation à 100% des RHT pour les travailleurs à faibles salaires, la CGAS avait émis la probabilité de lancer un référendum contre ces projets de loi. «Nous y avons finalement renoncé, car les clauses d’urgence ayant été acceptées par le Grand Conseil, la portée du référendum aurait été réduite», informe Davide De Filippo, président de la faîtière syndicale.

Pour autant, celle-ci n’a pas dit son dernier mot. Afin d’exprimer son désaccord avec le fait que les récentes lois votées ne garantissent aucune protection pour les emplois et les salaires, et pour mettre la pression sur les autorités cantonales, elle lance un appel à une grande manifestation le samedi après-midi 19 décembre. «Nous allons prendre la rue, confirme le syndicaliste. Nous allons mobiliser largement, auprès des milieux syndicaux mais aussi dans les secteurs moins syndiqués, victimes des décisions – ou des non-décisions – du gouvernement, à savoir la culture, les chômeurs, les précaires, les salariés en réduction d’horaires de travail (RHT) ou encore les travailleurs à bas revenus qui devraient bénéficier du salaire minimum pourtant attaqué par les patrons.»

Une demande de cortège a été soumise aux services de police. «Nous attendons de l’Etat qu’il autorise cette manifestation sans autre restriction que celle du port du masque obligatoire, qui sera bien entendu respectée», assure Davide De Filippo.

Mesure insuffisante

Cette manifestation sera aussi l’occasion de dénoncer le refus du projet de loi de l’Alternative sur l’indemnisation des travailleurs précaires par les députés vendredi dernier. «Le PDC a proposé un contre-projet sous forme d’aide d’urgence d’un montant de 12 millions de francs qui seraient distribués aux personnes les plus dans le besoin à travers les associations type CSP ou Caritas», rapporte Alejo Patiño, vice-président de la CGAS. Si c’est toujours ça de pris, les syndicats attendent plus que de la «charité». «On donne des millions aux entreprises et des cacahuètes pour les travailleurs, s’indigne le syndicaliste d’Unia. Cela montre le peu de considération du Canton envers les salariés et leurs représentants.»

 

Pour aller plus loin

100 francs d’augmentation, c’est un minimum!

Sac à commissions sur lequel on peut lire: M comme meilleur? Alors aussi Meilleurs salaires pour mes vendeuses.

L’Union syndicale suisse appelle à des hausses de salaires, qu’elle juge possibles et nécessaires. Dans les branches d’Unia qui se portent bien, le syndicat réclame au moins 100 francs par mois

A l’aéroport, la résistance prend son envol

Manifestation des salariés du transport aérien.

Cent cinquante travailleurs du transport aérien et de l’assistance au sol ont défilé vendredi passé à l’aéroport de Genève, soutenus par leurs syndicats, pour défendre leurs emplois, leurs salaires et leurs conditions de travail. Simultanément, quelque 1500 salariés étaient rassemblés à Zurich-Kloten

«Ce n’est pas aux fonctionnaires de payer la crise!»

L’Etat de Genève présentera prochainement son projet de budget 2021 avec, au menu, des baisses de salaires pour ses employés. Les syndicats annoncent un automne de mobilisations

Victoire syndicale historique contre Uber Eats

Livreur Uber Eats sur son scooter.

Fausse indépendance enfin reconnue. Depuis le 1er septembre, les livreurs genevois d’Uber Eats sont des salariés soumis à un contrat de travail. Après deux ans de luttes dans ce sens, Unia salue cette décision. Le syndicat exige désormais que les minima conventionnels de l’hôtellerie-restauration soient appliqués