Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Non au projet de loi antisocial du MCG

A Genève, la gauche et les syndicats invitent les électeurs à rejeter la restriction d’accès aux logements sociaux soumise en votation le 13 février

A Genève, la gauche et les syndicats appellent les électeurs à rejeter la modification de la Loi générale sur le logement et la protection des locataires soumise en votation le 13 février. Suggérée par le MCG et acceptée par les autres partis de droite siégeant au Grand Conseil, cette réforme propose d’allonger de deux à quatre ans le délai de résidence dans le canton (sur les huit dernières années, contre cinq actuellement) permettant d’avoir accès à un logement subventionné. Ce projet de loi est jugé «antisocial et discriminatoire» par la gauche, qui le combat par un référendum. L’idée du MCG est assez simple: puisque 7300 demandes pour un logement social sont en attente et que le délai pour accéder à une HBM (habitation bon marché) est de trois ans, il faut donner la priorité aux résidents genevois de longue date. «Il n’est pas normal que des travailleurs et des familles soient dans l’attente d’un appartement et ne puissent accéder à ces logements que l’on appelle sociaux», reconnaît le président d’Unia Genève, Xavier Henauer. Ce laborantin en chimie sait de quoi il parle: «J’ai eu pour ma part la chance en entrant dans la vie active d’obtenir une HLM, mon salaire ne me permettant pas de payer un loyer dit normal. Mais cette restriction demandée par la droite pose problème, nous n’y sommes pas favorables. Par définition, nous défendons tous les travailleurs, d’où qu’ils proviennent.»

Genevois discriminés

Les travailleurs immigrés verraient donc se durcir les conditions d’accès à un logement subventionné. Mais pas seulement. Les Confédérés qui s’installent au bout du lac également. Et les Genevois ne seraient pas épargnés non plus. Une famille installée en France voisine, sur Vaud ou dans un canton plus lointain pour y travailler, ou encore un jeune parti étudier à l’étranger ne seraient plus éligibles à un logement social. «Plutôt que d’empêcher une partie de la population d’accéder aux logements sociaux, il vaudrait mieux construire plus de logements à loyer abordable ou s’attaquer au droit de bail. Il faudrait éviter, par exemple, que les loyers prennent l’ascenseur lorsque les appartements sont libérés», estime Xavier Henauer. La solution du MCG, elle, ne modifie ni la part de loyers modérés dans le parc immobilier ni même les critères de gestion de la liste d’attente. L’impact serait minime, car 90% des demandeurs remplissent déjà les nouveaux critères proposés. Plutôt que de favoriser l’accès des Genevois à des loyers abordables, force est de constater que cette réforme cosmétique ne fait que monter une partie de la population contre l’autre.

Pour aller plus loin

Vers un financement durable pour l’accueil des enfants

Dans une crèche.

Une commission parlementaire a décidé récemment de proposer la pérennisation des aides fédérales à l’accueil extrafamilial des enfants. Une victoire pour l’USS et la vaste coalition qu’elle a lancée

La réforme pénale du viol fâche

Une femme en costume de "servante écarlate" avec une pancarte "Révisons le code pénal sur le viol".

La Commission juridique du Conseil des Etats a proposé de réformer la conception juridique du viol. Cette définition est décriée au sein des milieux féministes, qui la jugent rétrograde

Appel à la solidarité

Colis de nourriture pour les personnes défavorisées.

Un comité unitaire, dont font partie les syndicats, appelle la population genevoise à voter le 7 mars en faveur de la Loi sur l’indemnisation pour perte de revenus liée aux mesures de lutte contre le coronavirus. Ce fonds de soutien, combattu par référendum, a pour but de venir en aide aux salariés les plus précarisés passés entre les mailles du filet social lors du premier semi-confinement

«Privatiser notre identité numérique est une folie»

Affiche de campagne contre la loi.

L’Union syndicale suisse s’oppose à la privatisation de l’identité électronique. Et, dans ce sens, rejette la loi qui sera soumise au verdict des urnes le 7 mars prochain