Témoignages
«Pas de travail du dimanche sans compensation!»
«Ce débat sur l’ouverture du dimanche qui revient sans cesse commence à être lourd. Je ne suis pas particulièrement contre, mais j’exige des compensations en retour. C’est ma vie familiale qui va être impactée: mon mari travaillant dans la restauration, il n’y a que le dimanche que je peux partager avec lui. C’est donc un sacrifice supplémentaire, et il n’est pas question de le faire sans rien en échange.
Là où je travaille, à 100%, il est courant qu’on nous annonce au dernier moment qu’on devra travailler la semaine complète, six jours sur sept, et sans nous demander notre avis. Dans ces conditions, je suis certaine que le soi-disant principe de volontariat pour le travail du dimanche ne sera pas respecté. Ce sera des jours de travail imposés. D’ailleurs, le 31 décembre, tout le personnel, hormis ceux qui étaient en vacances, a été réquisitionné.»
Vanessa*, vendeuse dans un magasin de décoration.
«Préservons la vie familiale!»
«Je suis contre le travail du dimanche. Pour moi, il y a suffisamment de commerces ouverts dans les gares et les aéroports ce jour-là, sans oublier les marchés. Nous ne sommes pas non plus des métiers prioritaires d’urgence comme le sont les infirmiers ou les médecins. Il n’y a aucun besoin vital à ouvrir les magasins sept jours sur sept. Je plaide pour le respect de la vie de famille et la vie sociale: le dimanche est le seul jour où l’on peut se réunir. Refuser le travail dominical, c’est aussi défendre les femmes, qui vont en payer le prix lourd. Déjà soumises à des conditions de travail très pénibles, à des bas salaires et à la prise en charge des tâches ménagères, on vient maintenant leur demander d’aller travailler le dimanche. Et que fait-on des enfants? Les employeurs ne parlent pas de la vie de famille dans leur projet de loi…
Cela va aussi engendrer des problèmes d’effectifs. Aujourd’hui, nous sommes déjà moins nombreux qu’il y a dix ans, et ce avec des amplitudes horaires plus larges: ceux qui vont travailler le dimanche prendront congé la semaine et il nous manquera du personnel. Cela fait des années que nous battons ces projets dans les urnes, et ils reviennent une nouvelle fois avec un projet de loi qui ne respecte pas la volonté du peuple, c’est une honte.»
Tonio*, employé dans une enseigne alimentaire.
*Prénoms d’emprunt