La population d’un quartier de Morges s’est mobilisée le 24 août contre la fermeture de son bureau postal. Les velléités de privatisation de La Poste ont aussi été dénoncées
Une centaine de personnes ont manifesté le samedi 24 août devant La Poste de la Gottaz à Morges. Ce bureau, situé dans le centre commercial du même nom, est voué à disparaître. Il devrait être remplacé, cet automne, par une filiale installée dans une pharmacie. La manifestation, organisée par les syndicats Syndicom, Unia et la section locale du PS, visait non seulement à protester contre cette nouvelle fermeture après celle de Morges Grosse-Pierre en 2016, mais également à dénoncer une politique de démembrement de La Poste qui favorisera sa future privatisation.
Pour le syndicaliste et ancien syndic de Morges Eric Voruz, une réaction contre cette fermeture était indispensable, même si le combat ne sera peut-être pas gagné. «Le service public disparaît, pour des soi-disant raisons de rentabilité, et il est remplacé par un service impersonnel», note-t-il, tout en soulignant l’absurdité de fermer le bureau de la Gottaz, situé dans un quartier en plein développement. Plus de 2500 habitants supplémentaires sont en effet attendus ces deux à trois prochaines années. Un élément rappelé dans une lettre adressée à Roberto Cirillo, le nouveau directeur de La Poste, qui a été signée par 96 personnes lors du rassemblement.
Interpellation déposée
Les participants ont fustigé la volonté des dirigeants de La Poste de réduire les horaires, ne permettant plus à ceux qui travaillent de se rendre au bureau postal, et celle de la Confédération et du conseil d’administration poussant à l’affaiblissement des prestations, le tout pour justifier la disparition d’autres offices. Il s’agissait aussi de mettre en garde contre le vent de privatisation soufflant sur Berne, avec une «politique de petits pas», qui débutera par le bradage de Postfinance «à des groupes financiers voraces, ce qui enlèvera une filiale importante de La Poste, pour ensuite la privatiser», expliquent les organisateurs.
Présents sur place, plusieurs élus socialistes ont, le mardi suivant, porté l’exigence du maintien du bureau de la Gottaz au Grand Conseil. Une interpellation a été déposée. Elle demande au Conseil d’Etat de se prononcer sur la fermeture des offices postaux dans le canton et celui de Morges en particulier, de solliciter un rendez-vous avec le directeur de La Poste qui serait disposé au dialogue, et d’informer sur les mesures que compte prendre le gouvernement pour stopper l’hémorragie.