Nouvel abus chez un sous-traitant de DHL
A Genève, Unia dénonce le licenciement injustifié d’un livreur syndiqué
Nouvelle affaire chez un sous-traitant de DHL à Genève. Pour une partie de ses livraisons, le leader mondial de la logistique détenu par Deutsche Post fait appel à des prestataires externes, des sociétés au capital social limité qui se chargent d’embaucher et de rémunérer les chauffeurs. Début avril, Unia avait déjà dénoncé l’un d’eux, HAS Sàrl, pour des conditions de travail infernales, ainsi que le non-paiement d’une partie des salaires, des heures supplémentaires et des cotisations sociales. Le syndicat pointait aussi la responsabilité de la multinationale. Après la rupture du contrat la liant à HAS, des livreurs s’étaient retrouvés sur le carreau. Certains avaient pu être réengagés par Signal Services Sàrl, un nouveau sous-traitant ayant repris l’activité de distribution de colis de HAS. Un de ces travailleurs, membre du syndicat, a toutefois été licencié le 23 avril.
Selon Unia, l’employeur aurait fait signer au collaborateur une lettre de licenciement dépourvue du motif de cette décision, ce qui contrevient à l’article 335 du Code des obligations, et sans lui en donner une copie. Le syndicat juge ce licenciement injustifié et le conteste. «La surcharge de travail oblige le personnel à effectuer de nombreuses heures supplémentaires. Selon nos estimations, le livreur concerné a réalisé entre 70 et 80 heures en plus au mois d’avril, soit deux semaines de travail gratuit! De crainte de se voir réclamer des indemnités, l’employeur aurait préféré se séparer de ce collaborateur syndiqué», pense Umberto Bandiera, responsable romand de la branche logistique d’Unia.
Pour le secrétaire syndical, plusieurs questions se posent quant à cette société et, plus généralement, le système de sous-traitance autour de DHL. «Signal Services a été lancée à la fin du mois de janvier, soit quelques jours avant que DHL ne résilie son contrat avec HAS, dont la nouvelle société a repris le mandat. Auparavant Signal Services s’appelait LimoServices Sàrl et était enregistré dans le canton de Vaud. Comment se fait-il, après les abus et les infractions constatés chez des sous-traitants, que DHL ait confié sa distribution à une société apparemment spécialisée dans le service de limousines, sans expérience dans la logistique et ce moins d’un mois après le dépôt de sa nouvelle raison sociale à Genève? C’est un peu bizarre, relève Umberto Bandiera. Nous demandons à DHL de mettre un terme à ces partenariats problématiques et de négocier avec nous un accord-cadre transparent, qui permette de respecter le droit des travailleurs à avoir un emploi stable et décent.»