Objectif: zéro accident
Jeudi 27 mars 2008
Bombardier à Villeneuve a été distinguée par la Suva pour son exemplarité en matière de sécurité
L'homme est au cœur de l'entreprise. C'est bien le sentiment qui prédomine lorsque l'on sort des ateliers de Bombardier à Villeneuve. Une entreprise du groupe canadien du même nom, spécialisée en Europe dans la construction de matériel ferroviaire. Le site de Villeneuve, petit site au niveau du groupe puisqu'il n'occupe «que» 250 personnes, produit des trains régionaux, des métros légers et des trams. Et cette production se fait dans les règles de l'art en matière de sécurité et de santé au travail. Ce qui a valu à Bombardier de recevoir, jeudi dernier, le Prix Suva de la sécurité, un nouveau prix décerné par la caisse d'assurance accidents aux entreprises romandes les plus exemplaires.
Si l'entreprise de Villeneuve est la meilleure de Suisse romande, elle est aussi la meilleure du groupe en Europe. Un groupe qui insuffle dans ses différents sites une culture de la sécurité de tous les instants. «Le slogan de notre philosophie d'entreprise: zéro accident. Cela implique que tout l'encadrement, le management doivent être à l'écoute des collaborateurs. Et je le dis toujours aux employés: dans une situation de danger, ils ont le droit élémentaire d'en sortir», relève Hervé Hottelart, directeur du site qui met en œuvre cette philosophie avec l'ensemble de son personnel.
La sécurité, une manière de travailler
«La sécurité et la santé, c'est le travail de tout le monde, un travail de fond, de longue haleine, un état d'esprit. La direction est très sensible à cela», relève pour sa part Philippe Sonnard, président de la commission d'entreprise, qui salue le travail effectué par le coordinateur santé, sécurité et environnement, Michel Granato. Cet ancien mécanicien, actif dans l'entreprise depuis 30 ans, bien avant son rachat en 1998 par Bombardier, est aussi pompier de 1er secours et samaritain. Il a été engagé en 1999. «Je ne suis pas responsable de la sécurité, aime-t-il à préciser, mais coordinateur. Mon travail est de conseiller et d'apporter les moyens nécessaires pour atteindre notre objectif de zéro accident. La sécurité est une manière de travailler. Pour chaque nouvelle tâche, une analyse de risques est réalisée avec le ou les collaborateurs concernés. Chaque employé et chaque groupe autonome de production aménagent leurs postes de travail. Les collaborateurs s'approprient ainsi cette culture de sécurité et se chargent de faire respecter les règles.».
Droit à l'erreur
Associer le personnel est la règle chez Bombardier. Chaque jour, les groupes de production discutent de leur organisation du travail et de ce qui est à améliorer, notamment au niveau de la sécurité, cela dans une totale transparence. De plus, le droit à l'erreur est reconnu. «La santé et la sécurité ne sont pas une fatalité. Nous voulons connaître les circonstances qui ont amené à un accident ou à un risque d'accident. Les gens qui ont fait une erreur ne sont pas punis; au contraire, le fait d'en parler permet d'éliminer les risques», souligne Michel Granato.
Des bénéfices pour tous
Cette amélioration continue de la sécurité, sans oublier la prévention des maladies professionnelles qui apparaissent des années plus tard, permet à l'entreprise de fonctionner avec un personnel au mieux de ses capacités. Du coup, la productivité s'en ressent, comme la diminution des coûts liés aux absences. Et là, Bombardier fait fort: depuis 1200 jours, seule une absence de 3,5 jours due à un accident est intervenue, fin 2006. Lorsque l'on sait que, selon la Suva, le coût des absences s'élève à 2 à 3 fois le salaire de la personne à remplacer, la culture de la sécurité semble plutôt bénéfique pour les entreprises.
A l'heure où la rentabilité et la recherche de performances amènent leur lot de pénibilité et de stress au travail, des entreprises se distinguent au contraire par une politique respectueuse de leurs employés et de leur bien-être. Serait-ce rentable? «Nous n'avons pas fait de calculs pour le savoir, mais nous savons que si nos gens travaillent dans un environnement favorable, ils seront présents et leur travail sera de qualité», répond le directeur.
Jeudi dernier, la Suva a encore remis un second prix à une entreprise de nettoyage genevoise, Cleaning Service, pour ses efforts particuliers en matière de santé et de sécurité.
Sylviane Herranz
Si l'entreprise de Villeneuve est la meilleure de Suisse romande, elle est aussi la meilleure du groupe en Europe. Un groupe qui insuffle dans ses différents sites une culture de la sécurité de tous les instants. «Le slogan de notre philosophie d'entreprise: zéro accident. Cela implique que tout l'encadrement, le management doivent être à l'écoute des collaborateurs. Et je le dis toujours aux employés: dans une situation de danger, ils ont le droit élémentaire d'en sortir», relève Hervé Hottelart, directeur du site qui met en œuvre cette philosophie avec l'ensemble de son personnel.
La sécurité, une manière de travailler
«La sécurité et la santé, c'est le travail de tout le monde, un travail de fond, de longue haleine, un état d'esprit. La direction est très sensible à cela», relève pour sa part Philippe Sonnard, président de la commission d'entreprise, qui salue le travail effectué par le coordinateur santé, sécurité et environnement, Michel Granato. Cet ancien mécanicien, actif dans l'entreprise depuis 30 ans, bien avant son rachat en 1998 par Bombardier, est aussi pompier de 1er secours et samaritain. Il a été engagé en 1999. «Je ne suis pas responsable de la sécurité, aime-t-il à préciser, mais coordinateur. Mon travail est de conseiller et d'apporter les moyens nécessaires pour atteindre notre objectif de zéro accident. La sécurité est une manière de travailler. Pour chaque nouvelle tâche, une analyse de risques est réalisée avec le ou les collaborateurs concernés. Chaque employé et chaque groupe autonome de production aménagent leurs postes de travail. Les collaborateurs s'approprient ainsi cette culture de sécurité et se chargent de faire respecter les règles.».
Droit à l'erreur
Associer le personnel est la règle chez Bombardier. Chaque jour, les groupes de production discutent de leur organisation du travail et de ce qui est à améliorer, notamment au niveau de la sécurité, cela dans une totale transparence. De plus, le droit à l'erreur est reconnu. «La santé et la sécurité ne sont pas une fatalité. Nous voulons connaître les circonstances qui ont amené à un accident ou à un risque d'accident. Les gens qui ont fait une erreur ne sont pas punis; au contraire, le fait d'en parler permet d'éliminer les risques», souligne Michel Granato.
Des bénéfices pour tous
Cette amélioration continue de la sécurité, sans oublier la prévention des maladies professionnelles qui apparaissent des années plus tard, permet à l'entreprise de fonctionner avec un personnel au mieux de ses capacités. Du coup, la productivité s'en ressent, comme la diminution des coûts liés aux absences. Et là, Bombardier fait fort: depuis 1200 jours, seule une absence de 3,5 jours due à un accident est intervenue, fin 2006. Lorsque l'on sait que, selon la Suva, le coût des absences s'élève à 2 à 3 fois le salaire de la personne à remplacer, la culture de la sécurité semble plutôt bénéfique pour les entreprises.
A l'heure où la rentabilité et la recherche de performances amènent leur lot de pénibilité et de stress au travail, des entreprises se distinguent au contraire par une politique respectueuse de leurs employés et de leur bien-être. Serait-ce rentable? «Nous n'avons pas fait de calculs pour le savoir, mais nous savons que si nos gens travaillent dans un environnement favorable, ils seront présents et leur travail sera de qualité», répond le directeur.
Jeudi dernier, la Suva a encore remis un second prix à une entreprise de nettoyage genevoise, Cleaning Service, pour ses efforts particuliers en matière de santé et de sécurité.
Sylviane Herranz