Unia a demandé au Conseil fédéral de ratifier rapidement la convention no 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative à la violence et au harcèlement débattue le 18 mars dernier au Conseil des Etats. «Cette ratification donnera aux syndicats, aux employeurs et aux comités d’entreprise un élan important pour aborder la question et promouvoir des mesures au niveau des sociétés», a-t-il souligné dans un communiqué rappelant que, malgré la protection des lois, ce mal était fréquent. «La violence, le harcèlement sexuel, le mobbing et la discrimination sont très répandus dans le monde du travail à l’échelle mondiale. C’est également le cas en Suisse, malgré l’existence de dispositions légales l’interdisant. La convention de l’OIT s’inscrit dans ce contexte.» La Suisse a participé aux négociations relatives à cette première norme mondiale en la matière adoptée le 19 juin 2019 par l’OIT. Ces discussions ont intégré des partenaires sociaux helvétiques, conformément à la structure tripartite de l’OIT. Se prononçant sur l’interpellation de la socialiste Marina Carobbio Guscetti demandant quand Berne ratifiera la convention, le Conseil fédéral a précisé, le 24 février dernier, qu’une analyse juridique de ces dispositions, coordonnée par le Secrétariat d’Etat à l’économie, était en cours. Un avant-projet devrait être présenté en avril prochain tenant compte de l’avis de la commission tripartite avant d’être soumis au Parlement. L’organe exécutif de la Confédération a en revanche estimé que des mesures supplémentaires pour lutter contre le harcèlement étaient inutiles, considérant l’approche existante complète. Il a souligné par ailleurs qu’il allait adopter cette année une stratégie nationale pour l’égalité entre les hommes et les femmes. La promotion de cette dernière dans le milieu professionnel et la lutte contre la violence et le sexisme en seront des axes majeurs. Un point salué par Unia notant «qu’en ces temps de pandémie, la protection des femmes contre les violences au travail doit être renforcée plus que jamais».
Pour aller plus loin