Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Oui à l’initiative 99%

Des factures s'empilent.
© Thierry Porchet

Alors que certains peinent à boucler les fins de mois, 1% de la population de notre pays possède 43% de la fortune totale! L’initiative 99% entend imposer davantage les plus hauts revenus et faire bénéficier la population des recettes fiscales qui seraient engendrées.

L’Union syndicale suisse, partisane d’une augmentation des subsides aux primes maladie plutôt que de cadeaux fiscaux aux plus riches, soutient l’initiative 99% soumise au verdict des urnes le 26 septembre

Que feriez-vous si vous aviez 26 millions de francs? Pour la plupart des gens, avoir autant d’argent est presque inimaginable. Mais pour les 50000 personnes les plus riches en Suisse, c’est juste «normal». Ce 1% de la population de notre pays possède 43% de la fortune totale! Ces personnes sont propriétaires d’entreprises, d’immeubles d’habitation, de forêts et de terres agricoles, et elles en font leurs affaires. Les dividendes et les revenus des loyers rapportent beaucoup d’argent pouvant rapidement atteindre un million de francs par année.

Avec la flambée du marché des actions et de l’immobilier, les très riches sont devenus encore plus riches. L’écart des fortunes et des revenus n’a cessé de se creuser depuis les années 1990: à l’époque, le pourcentage le plus riche de la population possédait 33% de la fortune totale. Depuis, ils ont non seulement profité du boom des marchés financiers, mais aussi de la politique fiscale. En effet, de nombreux cantons ont sensiblement baissé les impôts sur le revenu, l’impôt sur la fortune a été divisé par deux à bien des endroits et l’impôt sur les successions a été aboli pour les descendants directs.

Bouclements de fin de mois difficiles...

Pour les personnes à petits et moyens revenus, la situation n’est pas du tout la même: les salaires ont certes augmenté petit à petit – grâce aux campagnes syndicales en faveur des salaires minimaux et de meilleurs salaires en général. Mais la politique n’a pas du tout été de ce côté: la Confédération et les cantons ont préféré baisser les impôts pour les nantis plutôt que rehausser les subsides pour les primes d’assurance maladie. Résultat: de plus en plus de ménages n’arrivent plus à faire face aux coûts que représentent les primes maladie, qui engloutissent souvent bien plus de 10% du revenu des ménages. A cela s’ajoutent les loyers qui ne cessent d’augmenter et la pénurie de logements dans les centres. Pour de nombreux familles et ménages, il est de plus en plus difficile de boucler les fins de mois avec leur salaire ou leur rente.

Pourtant, les représentants des classes aisées et de l’économie aux Chambres fédérales ne l’ont toujours pas compris. Au contraire, ces élus préparent de nouvelles baisses d’impôts pour les actionnaires et les investisseurs. Les titulaires d’obligations ne devraient plus payer d’impôt anticipé et l’émission d’actions serait exemptée d’impôt (suppression du droit de timbre d’émission). En plus, les rentes de la prévoyance vieillesse devraient baisser encore pour que les gros revenus puissent payer moins de cotisations! L’Union syndicale suisse (USS) combat ces projets par voie de référendum.

L’initiative 99% va plus loin: elle exige un changement de cap en faveur de la population ordinaire. Elle prévoit d’imposer davantage les plus hauts revenus et de faire bénéficier la population des recettes fiscales que cela engendrerait. Par exemple en augmentant enfin les subsides pour les primes d’assurance maladie et en relevant les rentes AVS. C’est pourquoi l’USS soutient cette initiative.

Pour aller plus loin

Pour une réforme fiscale qui profite à tous

La gauche et les syndicats genevois ont déposé l’initiative Zéro pertes qui s’oppose aux pertes fiscales massives et à la dégradation des prestations publiques prévues par PF17

Une obligation d’annonce controversée

Différents domaines intégrant quelque 350 métiers sont concernés par la nouvelle réglementation comme celui de l’hôtellerie-restauration.

L’obligation faite aux employeurs d’annoncer les postes vacants aux Offices régionaux de placement est entrée en vigueur le 1er juillet. Une mesure qui ne fait pas l’unanimité dans les rangs syndicaux

Un salaire minimum contre la précarité

Les syndicats genevois ont déposé le 18 juin leur initiative «23 frs, c’est un minimum!», accompagnée de 7754 signatures. L’heure est maintenant à la mobilisation…

«La protection salariale n’est pas négociable»

Les mesures d’accompagnement servent à barrer la route à la sous-enchère salariale. Sans le maintien de ces dispositions, les syndicats ne soutiendront pas l’accord-cadre institutionnel avec l’Union européenne.

Après l’annonce d’un éventuel affaiblissement des mesures d’accompagnement, les syndicats réagissent en force