Les jeunes sont dans la rue pour sauver le climat. En Mai 68, ils étaient déjà sur les boulevards pour exiger une société plus solidaire, plus démocratique et écologique. Que sont devenus les contestataires de l’époque? Les plus chanceux, celles et ceux qui étaient bien nés, avec de bonnes compétences intellectuelles, sont parvenus aux postes clés de l’économie. Maintenant à la retraite, ils font plusieurs fois le tour du monde en avion et visitent des contrées exotiques ouvertes par la mondialisation. Les autres, la majorité, se serrent la ceinture contre l’érosion de leur pouvoir d’achat. Ils supporteront pleinement le coût de la transition écologique par le poids des taxes, sans considération pour leur capacité contributive. Pour les riches, l’offre étant considérable, ils pourront mettre à l’abri leur patrimoine financier dans les paradis fiscaux, en Suisse ou ailleurs.
Les Grands-parents pour le climat nous diffusent un message culpabilisateur en affirmant qu’il faut agir localement et individuellement, par un comportement responsable. Un discours facile pour une élite qui ne remet pas en question notre civilisation séculaire, qui s’est construite sur la base d’une économie de marché qui ne peut survivre qu’en produisant constamment des marchandises. There is no alternative, affirment encore les milieux conservateurs. Quant aux syndicats, censés défendre le pouvoir d’achat de leurs membres, ils ont clairement sous-estimé le coût social de la transition énergétique qui sera payé par la classe laborieuse. Effectivement, pour l’heure, il n’y a pas d’alternative au capitalisme!
Jean-Claude Cochard, Les Avants