«Passer de la parole aux actes»
Une vaste alliance emmenée par Unia demande la création d’un fonds de transition national pour les plus précaires touchés par la crise du Covid-19
«La Suisse est un pays riche. Nous ne laisserons personne de côté», affirmait la présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, soutenue par le Conseil fédéral, à la mi-mars alors que les premières mesures de confinement étaient décidées. Reprenant au mot le gouvernement, Unia estime «qu’il s’agit maintenant de passer de la parole aux actes». Vendredi dernier, le syndicat informait qu’une large alliance, constituée d’une vingtaine d’organisations, demandait à la Confédération et aux Cantons d’allouer les ressources nécessaires pour créer un «fonds de transition Covid-19». Ce dernier ayant pour objectif de «garantir une protection sociale et économique aux groupes de personnes qui ne peuvent pas bénéficier des mesures de soutien actuelles», écrit Unia dans son communiqué. Et en particulier aux travailleurs précaires qui sont frappés de multiples manières par la crise liée au coronavirus.
Employés de maison, accompagnants dans les ménages, sans-papiers, faux indépendants, employés licenciés sans droit aux indemnités de chômage… La liste est longue des personnes n’ayant pas accès aux mesures décidées par la Confédération. Des travailleurs et des travailleuses qui, écrit Unia, «même dans des conditions normales vivent souvent à la limite du minimum». Beaucoup d’employés domestiques ou d’accompagnants ont perdu tout revenu du jour au lendemain. «Bien qu’ils aient droit au salaire, il leur est difficile, voire impossible, de l’exiger. Et ils n’ont pas non plus droit au chômage partiel», indique le syndicat. Quant aux sans-papiers, sans travail, et donc sans moyens de subsistance, et sans statut de séjour, ils sont exclus du chômage et de toute aide sociale. Autres employés affectés, les faux indépendants œuvrant pour l’économie de plateforme: coursiers, chauffeurs de taxi, clickworkers, personnes actives dans la culture ou travailleuses et travailleurs du sexe. Des personnes subissant des pertes de revenu considérables, souligne Unia. Enfin, nombre de salariés avec des contrats à durée déterminée, renouvelés en chaîne, se sont vu congédier alors que leur employeur aurait pu faire appel au chômage partiel.
Outre les syndicats Unia, SSP, SEV et Syndicom, l’alliance regroupe notamment l’Avivo-Suisse, Médecins du monde Suisse, le Mouvement Chrétien pour la Paix, la Plateforme nationale pour les sans-papiers, Solidarité sans frontières, Terre des femmes et Terre des hommes, le Réseau des indépendants suisses, ainsi que l’Oseo et Solidar.