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Plus de 1900 signatures contre la prolongation des horaires

A Yverdon le personnel de vente a remis sa pétition contre une extension des horaires le samedi

Une pétition a été remise à la Municipalité contre la prolongation de 17h à 18h de l'ouverture des magasins le samedi. Cette extension, sans compensation, demandée par les grosses enseignes, est dénoncée par le personnel de la vente, soutenu par Unia et 1926 signataires, des clients et des employés.

C'est munies de plus de 1900 paraphes que dix vendeuses, soutenues par Unia Vaud, ont remis leur pétition aux autorités jeudi 10 mars, à 19h30. Tard, auront certainement pensé certains. Tout un symbole des conditions de travail du personnel de vente qui, même si les magasins ferment à 18h30 à Yverdon, du lundi au jeudi, aura encore pour certains employés 20 à 30 minutes de travail supplémentaire pour boucler les affaires. Sans compter la prolongation déjà effective des horaires le vendredi jusqu'à 19h30 des trois grosses enseignes de la place (Migros, Manor et Coop), qui péjorent un peu plus la vie sociale de leurs vendeurs. Et ce, pour quoi? Pour consommer davantage? «Pourquoi sacrifier une heure de notre vie sociale et familiale, alors que nous savons que le porte-monnaie des clients n'est pas extensible?», souligne la pétition. «Seriez-vous prêts, Monsieur le syndic, Mesdames et Messieurs les Municipaux, Mesdames et Messieurs les Conseillers communaux, à aligner les horaires d'ouverture des guichets de votre administration communale sur ceux des magasins?» Et pour de moins bons salaires pourrait-on ajouter.
Cette extension demandée le samedi jusqu'à 18h par les grands commerces représente donc la goutte d'eau qui fait déborder le vase. «Nous savons très bien que les patrons ne vont pas engager davantage de personnel. Ils risquent même de leur faire prendre des pauses plus longues dans les horaires creux», dénonce Cathy Jusufoski, déléguée syndicale pour Coop qui a remis la pétition aux mains du syndic Jean-Daniel Carrard. Celle qui a fait son apprentissage de vendeuse à la fin des années 1980, déplore la dégradation des conditions de travail et la pression accrue sur le personnel. «On doit faire plus avec moins de personnel, pour des salaires de misère. Les gérants et les responsables, afin de toucher des primes, nous poussent à travailler toujours plus vite.»

La peur du licenciement
Face à cette détérioration des conditions de travail, les salariés, souvent, préfèrent se taire. «Les employés ont peur de perdre leur travail. Dans certains magasins, on leur interdit même de parler au syndicat», regrette Cathy Jusufoski. «Alors que le syndicat est là pour trouver des compromis et un meilleur terrain d'entente entre employés et patrons.» Dominique Fovanna, secrétaire syndicale d'Unia renchérit: «Dans l'idéal, il faudrait pouvoir conclure une convention collective de travail sur le modèle de celle de Lausanne, ou mieux encore une convention cantonale...»
Pour la syndicaliste comme pour la déléguée, cette prolongation des horaires pourrait en augurer d'autres. «Il y a un risque de renchérissement», explique Cathy Jusufoski. «Car si à Montagny-sur-Yverdon, les magasins ferment déjà à 18h le samedi, ceux-ci risquent de vouloir repousser la fermeture, si les horaires sont étendus au centre-ville. Or cela n'apporte pas plus de chiffre d'affaires, car les clients n'achètent pas davantage, mais simplement à un autre moment. Et puis, à partir de 19h, il n'y a plus grand monde...» Et l'Yverdonnoise d'ajouter: «Ce n'est pas ce genre de démarche qui va redynamiser le centre-ville, comme le prétendent ceux qui soutiennent cette prolongation des horaires. L'accès à des parkings gratuits et davantage d'animations seraient certainement plus efficaces...»

Aline Andrey


Le franc fort pèse... un peu
Selon la Commission conjoncture vaudoise qui a publié son rapport trimestriel la semaine dernière, les grands détaillants vaudois accusent toujours le coup du franc fort. Reste qu'à fin 2015, dopées par les fêtes de Noël, les affaires semblaient plutôt bonnes. Et les détaillants pas tous d'accord sur les projections. «Pour ces trois prochains mois, 45% des détaillants considèrent que leur chiffre d'affaires va diminuer. Néanmoins, près du quart des commerçants vaudois envisage une amélioration de la marche des affaires ces six prochains mois, contre 15% qui s'attendent plutôt à une détérioration», indique le rapport. Les grands détaillants seraient plus négatifs que les petites et moyennes entreprises, malgré des bénéfices qui se chiffrent à plusieurs centaines de millions.
AA