Plus de 25000 personnes menacées de pauvreté à Fribourg
Dans le canton de Fribourg, le nombre de personnes en situation de précarité augmente, selon un rapport
«Un taux de pauvreté stable de 2% dans le canton de Fribourg dissimule une précarité croissante.» L’Etat de Fribourg a annoncé le 10 novembre, dans un communiqué de presse, les conclusions de son rapport sur la pauvreté. Selon celui-ci, basé sur la récolte et l’analyse de données sensibles relatives à l’année de référence 2019, le nombre de personnes et de ménages en situation de pauvreté a augmenté par rapport à 2016 – date de la première étude sur le sujet. Cette hausse ne se traduit toutefois pas dans le taux de pauvreté en raison de la croissance démographique. Reste que, pour plus de 25000 personnes, soit 8% de la population fribourgeoise, le risque de basculer dans l’indigence est imminent, renforcé par les effets de la pandémie de Covid et d’autres crises, précise le rapport. «En 2019, le seuil de risque de pauvreté fribourgeois s’établit à 2622 francs par mois pour une personne seule.» Autre constat déjà fait par le passé: le travail ne préserve pas nécessairement de la pauvreté. Toujours selon cette même source, plus de la moitié des Fribourgeois à risque sont menacés par ce fléau quand bien même ils résident dans un ménage où le revenu est assuré par une activité professionnelle.
Les femmes particulièrement touchées
Parmi les populations particulièrement touchées par la problématique figurent les familles monoparentales, le plus souvent composées de femmes, majoritairement représentées dans ce type de schéma (92%), avec un ou plusieurs enfants. Si le taux de pauvreté des mères est plus élevé que celui des hommes, cet écart s’égalise lorsque les jeunes s’autonomisent. Puis se creuse de nouveau à l’âge de la retraite. Le rapport indique par ailleurs que la pauvreté progresse chez les personnes de plus de 56 ans. Il fait aussi état d’un autre élément préoccupant: toutes les personnes qui pourraient prétendre à l’aide sociale ne la sollicitent pas nécessairement. Les raisons tiennent à des craintes liées au permis de séjour, au caractère remboursable de l’aide sociale et à la difficulté des démarches administratives. «Cette pauvreté dissimulée touche ainsi quelque 1334 personnes dans le canton, un nombre en augmentation.» Une situation inquiétante, susceptible d’entraîner, notent encore les autorités, une détérioration des conditions sociosanitaires, un endettement excessif, la perte de logement et des répercussions sur les enfants.
L’Etat de Fribourg souligne enfin que certaines personnes se trouvant juste au-dessus du seuil de pauvreté se tournent vers des associations de soutien aux plus démunis jouant «un rôle complémentaire aux institutions publiques». «La collaboration entre public et privé doit ainsi être renforcée.» Notons encore que la loi sur l’aide sociale actuellement en révision devrait intégrer de nouveaux niveaux d’action préconisés par le rapport.