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Pour 2023, mieux faire la balance

En ce début de 2023, il n’y a pas à hésiter. S’il est de notre devoir d’observer tout ce qui mérite d’être amélioré dans ce monde, pour nos enfants et pour nous-mêmes, il convient certainement aussi de souligner tous les miracles qui nous entourent. Ils ne sont pas tous le fait du créateur de l’univers, ils sont aussi le fait de l’intelligence humaine.

Je me promène en forêt et je croise un magnifique cerf. Merci à l’évolution de la vie d’avoir créé un animal aussi élégant qui vit dans un environnement aussi calme et reposant. Merci d’avoir assez de sensibilité pour apprécier un tel spectacle. Merci à ceux qui m’ont permis de partager, par une photo, jusqu’au bord du Pacifique, dans l’instant même, mon émerveillement avec ma petite-fille qui habite si loin: quelques clics sur mon smartphone.

Nous sommes environnés de miracles et nous y sommes tellement habitués, que nous ne les remarquons pas. La forêt suisse qui m’entoure croît à raison de huit millions de mètres cubes par année. Nous ne voyons que les arbres que l’on abat. Nous remarquons les trains qui n’arrivent pas à l’heure. Nous oublions que ces trains passent à l’heure, à la demi-heure, voire au quart d’heure, régulièrement. A qui dire merci?

Nous souffrons de voir les Américains faire la guerre dans presque tous les pays du monde pour défendre la soif de puissance de leurs oligarques. Nous souffrons de tous les réfugiés qui nous arrivent de ces pays en guerre. Nous souffrons de tous les désordres économiques et énergétiques imposés aux Européens par cette volonté hégémonique d’étendre l’Otan à tous les anciens pays de l’Est européen. Nous souffrons de voir les horreurs dues aux bombes de Poutine en Ukraine. Nous souffrons aussi que s’y ajoutent des catastrophes naturelles où les hommes n’y sont pour rien. «S’il existait un Bon Dieu, rien de tout cela ne serait possible», affirment beaucoup de personnes.

Nous oublions de voir les milliers d’hommes et de femmes qui, dans ce monde, se mettent au service des autres, de près ou de loin, ceux qui n’hésitent pas à faire des milliers d’heures de travail pour assurer la santé des malades qu’on leur confie. Et les millions récoltés par la Chaîne du bonheur. Nous oublions l’engagement de tous ceux et surtout de celles qui accomplissent, jour après jour, le travail bénévole de la conduite d’un ménage. Nous oublions de voir, année après année, les céréales qui mûrissent et nous nourrissent, les arbres fruitiers ou les légumes qui font de même.

Il ne s’agit pas d’être naïfs et béats, mais nous sommes entourés de tellement de miracles dus à la création et aussi à l’intelligence humaine, que nous n’y faisons plus attention. Cette propension à ne souligner que nos erreurs (par exemple le développement du moteur à explosion qui nous conduit à l’effondrement) et à ne voir que les trains qui n’arrivent pas à l’heure ne nous engage qu’au découragement. Rien n’est plus néfaste à l’heure des vœux de bonne année. Sachons aussi voir le positif qui nous entoure.

Pierre Aguet, Vevey