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Pour une levée immédiate des brevets sur les vaccins anti-Covid!

Manifestation à Genève.
© Olivier Vogelsang

Les manifestants ont dénoncé le fait que seuls 2% de la population des pays pauvres sont vaccinés.

Le 13 octobre, une septantaine de personnes ont manifesté à Genève pour dire stop à la prise en otage des populations les plus pauvres par les géants pharmaceutiques

Depuis le 2 octobre 2020, jour où l’Afrique du Sud et l’Inde ont demandé la levée des brevets à l’OMC, sans succès, il y a en moyenne 10119 personnes qui meurent chaque jour du coronavirus dans le monde. Seulement 2% de la population des pays pauvres est vaccinée, alors qu’on est capable de dire aujourd’hui que les vaccins sont efficaces à 98% contre une forme mortelle du virus. Enfin, les entreprises pharmaceutiques qui commercialisent les vaccins anti-Covid ont amassé 50 milliards de dollars de revenus en 2021 et prévoient d’en gagner 130 milliards pour 2021 et 2022.

«Face à l’urgence sanitaire, nous demandons la levée pure et simple des brevets sur les vaccins anti-Covid ainsi que le transfert de technologies et la réquisition des entreprises de fabrication afin de développer massivement l’accès aux vaccins pour tous, partout dans le monde», exige le Dr Frank Prouhet, médecin français et animateur du Collectif Brevets sur les vaccins anti-Covid stop, réquisition!, qui regroupe 43 organisations européennes, venu manifester à Genève le 13 octobre aux côtés d’une septantaine de personnes. «La non-levée de ces brevets est synonyme de mortalité aggravée, on ne peut pas continuer comme cela!»

L’action, soutenue par les partis de gauche et les syndicats, visait à mettre un coup de pression alors que se tenait, les 13 et 14 octobre, le conseil des ADPIC (Accords sur les droits de propriété intellectuelle) de l'OMC au bout du lac. «Nous avons sollicité l’OMC pour être reçus et exprimer nos positions, mais on ne nous a même pas répondu», regrette le Dr Frank Prouhet, venu de Normandie pour l’occasion, qui nous informe également que d’autres mobilisations ont eu lieu en Belgique, en Angleterre, en Autriche, au Danemark et en Afrique du Sud.

S’enrichir sur le dos de l’argent public

Tous s’indignent face à l’attitude de ces géants de la pharma. «Ces derniers prétendent que la levée des brevets est impossible car, sans argent, il n’y aurait plus de recherche médicale», détaille le médecin. Faux, répond-il, la preuve étant que ce sont les fonds publics qui ont permis de créer ce vaccin. «Pour Moderna, le taux de profit est de 44% sur son vaccin! Les Etats-Unis ont donné 15 milliards de dollars pour la recherche et l’Union européenne 1,5 milliard d’euros. On ne peut pas privatiser les bénéfices alors que les risques et les investissements sont publics!»

Autre argument de Pfizer et consorts, il serait trop compliqué de fabriquer des vaccins. «Là encore, contre le Dr Frank Prouhet, Moderna, entreprise américaine qui n’avait pas de capacité de production industrielle de vaccins ARN a passé contrat avec le groupe suisse Lonza pour 261 millions de dollars. En trois mois, l’usine de Viège s’est réorganisée pour produire des vaccins ARN. Elle est aujourd’hui capable de produire 6 millions de doses par semaine et projette d’en sortir 300 millions en 2021!»

Les Etats qui ont financé ces recherches pourraient inverser la vapeur, notamment au sein de l’OMC, mais les intérêts et les lobbys sont trop puissants.

Les militants ne baissent pas les bras. D’autres «journées de la honte» seront organisées dans les semaines à venir, notamment à l’occasion du G20, pour dénoncer cet «apartheid vaccinal», terme emprunté au secrétaire général de l’OMS lorsque l’Afrique du Sud avait vécu la rétention des traitements contre le VIH. «La demande des levées de brevets pour les vaccins ou les médicaments est récurrente depuis les années 1990, quand les Etats-Unis ont signé des traités avec l’OMC pour préserver la propriété intellectuelle. Avant cela, on recopiait les molécules.»

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