Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Quels sont les droits des employés lors de cyberattaques?

De plus en plus d’entreprises ou de collectivités publiques sont victimes de hackers. Les salariés sont aussi affectés. Le point

Les attaques de hackers contre les entreprises et les collectivités publiques suisses se multiplient. Le groupe Swatch, le constructeur de matériel ferroviaire Matisa ou la Ville de Rolle ont ainsi été les cibles de pirates l’année dernière. Début décembre, c’est le groupe immobilier DBS, propriétaire de plusieurs régies et qui compte plus de 700 salariés dans notre pays, qui a vu ses ordinateurs infectés et paralysés. Faute d’accès aux données, le personnel s’est retrouvé au chômage technique. Certains employés auraient été forcés de prendre congé. «C’est totalement illégal», assure Jean Christophe Schwaab. Sous la forme de questions-réponses, ce docteur en droit, coauteur du Commentaire du contrat de travail et ancien conseiller national vaudois, a publié sur son blog (schwaab.ch) un long article consacré aux droits et aux devoirs des salariés lors de cyberattaques et cybermenaces. Il en ressort que l’employeur ne peut pas forcer les collaborateurs à prendre des vacances si les outils de travail sont inaccessibles et doit payer les salaires dus quoi qu’il arrive. L’employeur peut, par contre, annuler ou abréger des vacances d’un employé dont l’intervention serait décisive lors d’une attaque. Mais, en cas de perturbations informatiques, peut-il confier d’autres tâches que celles fixées dans le cahier des charges? «En principe pas», répond le spécialiste du droit du travail. L’employé doit exécuter uniquement les tâches qui ont été convenues dans son cahier des charges. «Exceptionnellement et en cas d’urgence, si la collaboration d’un employé est nécessaire pour supprimer une perturbation d’exploitation, il doit assumer ces nouvelles tâches, en raison de son obligation de fidélité. Mais si cette situation perdure, cela requiert une modification du contrat.» L’employeur peut-il procéder à des licenciements? Confisquer les ordinateurs et les téléphones? A-t-on le droit au chômage partiel? Jean Christophe Schwaab répond sur son blog à plusieurs questions importantes. Il aborde également la responsabilité de l’employé et livre quelques conseils utiles pour éviter d’être fautif. Quant à la possibilité de dénoncer son employeur en cas de découverte de manquements ou de délits, le juriste met en garde: «Les lanceurs d’alerte sont malheureusement très mal protégés en droit suisse, il est important de se faire conseiller avant d’agir et de signaler le problème d’abord à l’interne.»

Le blog de Jean Christophe Schwaab: schwaab.ch

Pour aller plus loin

Temporaires: le déplacement jusqu’au chantier doit être payé!

Le 26 mars 2021, la Cour d’appel civile du Tribunal cantonal vaudois a rendu un arrêt – confirmé ensuite par notre Haute Cour – entérinant une bonne fois pour toutes les droits du...

Le télétravail sous la loupe des spécialistes

Espace de télétravail.

Travailler partout et à toute heure? Alors que la pandémie a fait exploser les formes de travail mobiles et flexibles, cette problématique pose de très nombreuses questions au...

Où en est-on sur le front de la protection des délégués syndicaux?

En 2019, la Suisse se retrouvait sur une liste noire de l’OIT des pays violant les droits des travailleurs. Une médiation lui a permis de sortir de l’ornière. Les résultats sont attendus pour fin septembre

Un accident grave jugé devant un tribunal fictif

Procès fictif.

La Suva a organisé un procès fictif pour sensibiliser au risque plus élevé d’accidents des travailleurs temporaires. Et montrer les coresponsabilités des patrons, des agences intérimaires et des contremaîtres. Récit