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Rentrée syndicale brûlante…

Après un été caniculaire, la rentrée syndicale s’annonce torride. Tour à tour, les salaires, les droits des femmes et ceux des maçons sont attaqués. Les premières passes d’arme ont été menées entre le Département fédéral de l’économie et l’Union syndicale suisse (USS), cette dernière annonçant son retrait, le 8 août, des négociations sur les mesures d’accompagnement effectuées en vue de la conclusion d’un accord cadre avec l’Union européenne (UE). Les lignes rouges fixées par les syndicats, reprises dans un premier temps par le gouvernement, ont été allègrement franchies. D’après l’USS, le ministre de l’économie Schneider-Amman avait fixé comme objectif à ces négociations un aménagement des mesures d’accompagnement sous une forme acceptée par l’UE et, à terme, par sa Cour de justice, Cour dont on connaît les nombreux arrêts pris à l’encontre des droits des travailleurs et des syndicats. Cette attaque visant entre autres la règle des 8 jours et les cautions est une remise en cause majeure des protections des salaires et des conditions de travail en Suisse. Elle ouvrirait la porte à un dumping social généralisé.

Un dumping que la Société suisse des entrepreneurs (SSE) se propose d’introduire dans la Convention des maçons, malgré l’avertissement donné par 18000 d’entre eux en juin à Zurich. Sa réponse à leurs revendications est digne d’un canular: un billet tendu d’une main pour le reprendre de l’autre avec une augmentation gigantesque de la flexibilité et de la pénibilité, et la possibilité de baisser les salaires lors d’un changement d’emploi… La SSE, depuis ses bureaux dorés de Zurich, plus proches des temples de la finance que de la poussière et des gravats des chantiers, s’en prend aussi aux rentes de la retraite anticipée en voulant les diminuer de 5%.

Au dumping orchestré par le Département de l’économie et à celui proposé par la SSE, s’ajoute la sous-enchère établie depuis des décennies à l’encontre des femmes, qui gagnent toujours près de 20% de moins que les hommes. Chaque mois, il manque 600 francs dans le porte-monnaie des femmes. Ou 7000 francs par an! Au total, chaque année, 10000 millions (10 milliards) de francs ne sont pas versés aux salariées du pays. Du travail gratuit, 44 jours par an… au mépris de la Constitution et de la Loi sur l’égalité. Malgré ce constat, une commission du Conseil national porte un nouveau coup aux femmes en acceptant de justesse, par la seule voix de sa présidente, la révision minimaliste de la Loi sur l’égalité qui sera discutée en septembre au Parlement.

Face à ce déferlement d’attaques et d’arrogance, l’unité et la mobilisation des salariées et des salariés doit être forte et puissante. Les maçons ont déjà prévu de se mobiliser cet automne, en votant la grève à 93% si leurs revendications n’étaient pas entendues. Et une manifestation nationale pour l’égalité salariale et contre les discriminations est prévue le 22 septembre à Berne. Ce sera la première échéance de la nécessaire résistance qu’il faudra déployer cet automne. Mobilisons-nous, toutes et tous ensemble pour qu’elle soit un succès!

 

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