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Retour aux sources pour Yves Defferrard

Portrait d'Yves Defferrard
© Neil Labrador

Yves Defferrard, syndicaliste de longue date, se réjouit de poursuivre l’aventure en occupant, dès l’an prochain, un poste qui lui permettra d’aller davantage sur le terrain.

Le responsable d’Unia Vaud se mettra au service des régions romandes

«C’est une opportunité extraordinaire! Je suis enthousiaste. J’ai longtemps réfléchi à mon avenir au sein d’Unia. Je ne me voyais pas terminer complètement ma carrière à ce poste, tout en souhaitant rester à la disposition de l’organisation qui m’est très chère. Lorsque j’étais cosecrétaire régional, j’avais encore le temps d’aller sur le terrain. Par exemple, j’ai pu passer quinze jours auprès des travailleurs de Generali qui luttaient contre leur délocalisation. Je suis très attaché au travail dans les entreprises, sur le terrain et aux négociations», explique Yves Defferrard qui a annoncé la semaine passée qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat de secrétaire régional d’Unia Vaud. Une élection devant être ratifiée par le Congrès national du syndicat qui se tiendra du 12 au 14 novembre à Bienne. «En 2021, j’aurai 55 ans. Je souhaite, dans la mesure du possible, partir à la retraite à 60 ans, âge pour lequel je me suis battu. Je ne voulais pas rempiler pour plusieurs années, et la fonction que j’occuperai dès le 1er janvier 2021 me permettra de renouer avec ce que j’aime faire le plus: être au quotidien proche des gens et trouver des solutions.» Un poste taillé sur mesure. Unia salue en effet ses «qualités de conduite et de négociations avec les autorités cantonales et face aux entreprises, lors de mobilisations de salariés contre des fermetures de sites industriels ou contre des plans sociaux inacceptables.» Yves Defferrard peut se targuer d’avoir, avec les travailleurs concernés, empêché la fermeture de Novartis à Nyon. Il a mené d’autres luttes, notamment chez Tesa, Bobst, Generali ou encore Bombardier.

«Grand frère»

Dans sa nouvelle fonction, rattachée à la direction nationale, Yves Defferrard offrira ses services et son expérience aux régions romandes d’Unia. Un travail qui répondra à des besoins exprimés par ces dernières. Il œuvrera principalement au niveau de l’industrie et du tertiaire en cas de litiges collectifs, sans exclure les autres secteurs. «Je pourrai transmettre mon savoir, faire du coaching, être un grand frère pour les secrétaires syndicaux locaux, sans esprit hiérarchique. Je les accompagnerai aussi pour la construction, la création de réseaux à l’intérieur des entreprises, l’identification des conflits et pour qu’ils acquièrent le réflexe d’être immédiatement auprès des travailleurs en cas de litige. Je donnerai également des cours de négociation chez Movendo», développe le secrétaire régional, qui souligne ne pas avoir été poussé à cette réorientation. Sa succession a été ouverte. La nomination d’un nouveau secrétaire régional devrait avoir lieu d’ici à l’été.

Yves Defferrard comptera au total cinq ans à la tête d’Unia Vaud. Monteur électricien en bâtiment, il se syndique à la FOMH lors de son apprentissage. Son papa, cheminot et syndicaliste militant du SEV, avait ouvert la voie d’un tel engagement. Après quelques voyages, Yves Defferrard travaille comme technicien en alarmes et sécurité, notamment chez Cerberus, où il prend déjà la défense du personnel. Puis, il devient secrétaire syndical de la région Vaud-Fribourg de la FTMH, qu’il dirigera durant quatre ans. Depuis la fusion de la FTMH et du SIB créant Unia fin 2004, il siège à la direction de la région Vaud, comme responsable de la section de La Côte et du secteur industrie. C’est en 2015, au départ de Jean Kunz, qu’il devient cosecrétaire régional.

Parti au Maroc durant les Fêtes pour réfléchir à son avenir, Yves Defferrard raconte comment la sagesse d’un Berbère a résonné tout particulièrement chez lui: «Nous étions dans l’Atlas, il m’a dit: “Tu vois cette montagne? Le plus facile c’est de monter au sommet. Le plus difficile, c’est de descendre sans se casser une jambe”.» Et le responsable régional de se réjouir de son nouveau poste: «C’est une belle perspective d’avenir, ce projet de former une nouvelle génération de secrétaires syndicaux.»

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