Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Stop au dumping salarial dans la métallurgie du bâtiment!

Syndicalistes devant le chantier.
© Neil Labrador

Les syndicalistes d’Unia ont dénoncé les économies réalisées sur le dos des employés.

Sur le chantier de l’Atrium Park, Unia a bloqué l’entreprise GD Montage, qui déclarait l’intégralité de ses employés comme aides-monteurs. Sous la pression, l’employeur a modifié trois contrats

Le 9 juillet, dès 6h30, Unia s’est rendu sur le colossal chantier de l’Atrium Park à Satigny pour bloquer le travail de l’entreprise GD Montage, active dans la serrurerie et les constructions métalliques. «Cette société vaudoise, que nous connaissons depuis dix ans, n’engage quasiment que des aides-monteurs sur ses chantiers», dénonce José Sebastiao, secrétaire responsable du secteur de la construction. En effet, ce matin-là, sur les 14 employés présents, tous sont engagés en qualité d’aide-monteur. Pourtant, ils ont plusieurs années d’expérience à leur actif et effectuent le travail de monteur. «Sur ce chantier, il y a eu des pics jusqu’à 23 travailleurs, tous des aides-monteurs, continue le syndicaliste. Ces manœuvres sont censés aider des monteurs, mais officiellement, il n’y en a aucun. Même le chef d’équipe a un contrat d’aide.»

Dumping assumé

Pour Unia, ce tour de passe-passe n’est rien d’autre que de la sous-enchère salariale et, par extension, de la concurrence déloyale envers les entreprises qui jouent le jeu. «GD Montage est un sous-traitant de Sottas SA, l’un des plus gros acteurs de la construction métallique en Suisse», ajoute Blaise Ortega, secrétaire responsable du secteur de la métallurgie. Il casse les prix pour remporter les appels d’offres, et les économies sont réalisées sur le dos des employés.»

Et pour preuve, la Convention collective de travail cantonale prévoit des salaires horaires de 24,68 francs pour les aides-monteurs et de 29,25 francs pour les monteurs. «Le patron de GD Montage s’est félicité de payer plus que le minimum conventionnel, à savoir environ 25 francs de l’heure.»

Première victoire

Après plus de deux heures de blocage, le patron de GD Montage a fini par céder. «Concernant les deux aides-monteurs en CDI, les plus anciens, il s’est engagé à leur signer des nouveaux contrats de monteurs avec le salaire adapté», a annoncé Blaise Ortega. Le chef d’équipe verra aussi sa fonction reconnue et ses conditions de travail revues à la hausse. Les nouveaux accords ont été signés sur le chantier, vendredi dernier. «L’entreprise Sottas SA s’est, de son côté, engagée à prendre ses responsabilités en s’assurant à l’avenir que les sous-traitants qu’elle mandate fonctionnent avec des équipes normalement constituées.» Le blocage a donc pu être levé.

Campagne en cours

Le syndicat, lui, reste vigilant. «Nous continuerons à contrôler ces deux entreprises afin de nous assurer que les conditions de travail ne se dégradent pas, insiste José Sebastiao. Et plus largement, nous continuerons à dénoncer ces situations crasses dans la métallurgie du bâtiment jusqu’à ce que les patrons entrent en matière sur nos revendications.»

Pour rappel, afin de lutter contre le dumping dans le secteur, Unia exige la création de vraies classes salariales valorisant l’expérience et les diplômes, à savoir aide-monteur, monteur B, monteur A et chef d’équipe.

Pour aller plus loin

Electroleman: «Edifea doit prendre en charge les salaires!»

Lors du dépôt de la requête chez l'administrateur d'Edifea.

Les employés licenciés et Unia demandent à Edifea, entreprise générale, de se montrer solidaire, de verser les salaires impayés ainsi que tous les arriérés, pour un montant de 240000 francs

«Un manque de considération des efforts des salariés»

Tracts d'Unia destinés aux délégués patronaux.

Des syndicalistes d’Unia se sont invités à la rencontre de l’Association valaisanne des maîtres plâtriers-peintres pour réclamer une hausse des salaires des ouvriers. Des rémunérations qui stagnent depuis dix ans

Licenciés et laissés sur la paille

José Sebastiao et les travailleurs lésés.

Virés le 11 avril, les dix travailleurs d’Electroleman n’ont pas eu de salaire depuis février. Unia a mis l’entreprise en demeure et demandé le blocage des factures auprès des entreprises générales

Des revalorisations salariales pour les peintres jurassiens

Peintre au travail.

La nouvelle CCT couvrant la plâtrerie-peinture dans le Jura va augmenter les salaires effectifs de 150 francs tout en permettant de mieux accorder travail et vie privée