La syndicaliste et avocate indienne a obtenu sa libération conditionnelle après plus de trois ans d’emprisonnement arbitraire
Libre! Après trois ans et quatre mois de détention, la syndicaliste, avocate et défenseuse des minorités Sudha Bharadwaj a été libérée le 9 décembre dernier. Arrêtée arbitrairement en vertu de la loi antiterroriste indienne (UAPA), la militante est accusée, comme les autres détenus de l’affaire dite de Bhima Koregaon, d’avoir voulu renverser le gouvernement et d’être liée avec le Parti maoïste, illégal en Inde. Aucune procédure judicaire n’avait été ouverte, ni contre elle ni contre les autres emprisonnés, tous défenseurs des droits humains. Seule des accusations montées de toutes pièces sont à la base leur incarcération. La syndicaliste a obtenu sa libération conditionnelle en raison d’un vice de procédure au sujet de la prolongation de sa détention provisoire. Un emprisonnement qui, par ailleurs, n’aurait pas dû excéder six mois… La Haute-Cour de Bombay a accepté sa requête, alors qu’elle l’a refusé à huit autres coaccusés leur démarche étant arrivée trop tard. Les autres détenus, arrêtés à une date ultérieure, n’ont pas pu faire une telle requête.
Le Solifonds, association de solidarité des syndicats suisses, salue la libération de Sudha Bharadwaj. L’avocate et syndicaliste s’était notamment engagée auprès des travailleurs intérimaires d’Holcim en Inde. Le Solifonds informe que cette liberté retrouvée est très retreinte. Sudha Bharadwaj n’est par exemple pas autorisée à parler aux médias ou à passer des appels internationaux. Elle ne peut pas sortir de la ville de Mumbai, sauf si elle obtient l’autorisation d’un juge, et ne peut pas entrer en contact avec ses coaccusés. «Le fait qu'elle ne puisse pas faire d'appels à l’étranger indique que la campagne internationale pour sa libération n'est pas passée inaperçue», note le Solifonds, qui avait lancé une pétition en faveur de la relaxe de la syndicaliste et des autres co-accusés. «Nous sommes très heureux que Sudha Bharadwaj ait été libérée! Il s'agit maintenant de se battre pour la libération des autres prisonniers et prisonnières et pour l'abandon des accusations abusives portées contre les seize inculpés», poursuit l’organisation, qui exige aussi l’abolition des lois telles que l’UAPA – Loi sur la prévention des activités illégales – «qui criminalisent le droit humain à la liberté d'expression».