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Un guide pour soutenir les syndicats dans leur transition juste

IndustriALL, l’organisation syndicale mondiale de l’industrie, lance un document pratique pour encourager et accompagner les syndicats vers une transition qui soit juste pour les travailleurs et leur communauté

Il ne fait plus aucun doute que l’urgence climatique est une réalité aujourd’hui. Les effets du réchauffement se font ressentir aux quatre coins de la planète, sans exception. De même, il est clair que le seul moyen de le ralentir est de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, une transition écologique est inévitable pour aller vers une décarbonation de notre économie en faveur d’énergies renouvelables et durables. Et cela va affecter des millions de travailleurs dans le monde entier dans des secteurs allant de la production de combustibles fossiles à la fabrication d’automobiles et d’acier, en passant par les transports. Des salariés qui risquent de perdre leurs emplois. Certes, les énergies vertes sont vouées à créer des dizaines de millions de postes de travail, mais les métiers ne sont pas les mêmes. Il faudra se former et, certainement, se déplacer...

Partant, il apparaît clair que la transition écologique, aussi évidente soit-elle, ne doit pas se faire au détriment des travailleurs. Au contraire, ces derniers et leurs syndicats doivent être partie prenante de cette transition. C’est pourquoi IndustriALL, faîtière syndicale des secteurs des mines, de l’énergie et de la manufacture, qui représente plus de 50 millions de travailleurs dans 140 pays, a récemment publié Un guide syndical de pratiques pour une transition juste. Disponible en anglais, en espagnol et en français, ce document de 36 pages a pour objectif de soutenir les efforts de ses affiliés dans la planification et le lancement d’un cadre solide de transition juste, selon les termes des travailleurs, et non des entreprises ou des gouvernements, qui protège leurs moyens de subsistance, maintenant et pour l’avenir. La transition, oui, mais pas sur le dos des travailleurs.

IndustriALL plaide pour un changement qui soit le fruit d’un dialogue social tripartite, entre syndicats, entreprises et gouvernements, et dont l’objectif ultime sera de créer des emplois décents qui améliorent les salaires et les avantages sociaux, et si ce n’est pas le cas, des subventions pour combler les écarts et soutenir les communautés confrontées à la perte d’emplois spécifiques en raison de la décarbonation.

Le changement, c’est maintenant!

Parce que justice climatique et justice sociale sont étroitement liées, et parce que la transition peut être longue à se mettre en place, IndustriALL appelle les syndicats à prendre des mesures sans tarder. «N’attendez pas que les changements liés à la décarbonation apparaissent au travail! De nombreux syndicats ne ressentent pas aujourd’hui la pression d’avoir un plan de transition juste parce que leurs membres, en particulier les travailleurs plus âgés qui sont proches de la retraite, ne ressentent pas la menace immédiate de perdre leur emploi dans le futur. Nous devons reconnaître que nous sommes confrontés à une crise climatique qui menace l’existence de l’homme sur Terre et que la décarbonation est notre seul moyen de sortir de cette crise, mais cela doit être fait de telle sorte qu’il y ait un soutien pour les travailleurs et les travailleuses et leurs communautés.» Les syndicats ont un rôle à jouer dans la transition, et ils doivent s’en saisir, sans quoi elle se fera au détriment des travailleurs.

Les syndicats et les sympathisants du monde du travail trouveront dans ce guide, très pratique, les étapes à suivre, les échéances, les questions à se poser et les éléments à ne pas oublier pour mener à bien cette transition juste.

Le guide est disponible sur: IndustriALL-union.org

Syndicat suédois récompensé

A l’occasion du 5e Congrès mondial de la Confédération syndicale internationale (CSI), le prix Dorje Khatri de 2022 pour la justice climatique a été remis à la confédération syndicale suédoise LO-Suède. A la suite de sa collaboration avec de grandes entreprises entamée en 2017, notamment le fabricant d’acier suédois SSAB, la compagnie minière LKAB ou encore le producteur d’électricité Vattenfall, l’organisation a réussi à développer des processus industriels sans émissions de dioxyde de carbone. «L’année dernière, le partenariat a conduit à la première production de fer et d'acier dans le monde sans combustibles fossiles», félicite la CSI dans un communiqué, qui qualifie l’initiative de la LO-Suède de «source d’inspiration pour le monde entier».

Karl-Petter Thorwaldsson, président de la LO quand le projet a été lancé, a déclaré au congrès: «Ce projet est bénéfique pour tous: il produit moins d’émissions ayant une incidence sur le changement climatique, tout en créant plus d’emplois de qualité à long terme, assortis de conditions de travail bien meilleures grâce à l’élimination du charbon du processus. Et les entreprises l’apprécient, car elles voient leurs carnets de commandes pleins et elles investissent dans trois nouvelles usines sidérurgiques sans carbone. C’est un projet avantageux pour tout le monde.»

Et Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, d’ajouter: «Mettre les secteurs industriels à forte intensité énergétique sur la voie de zéro émission est l'un des plus grands défis de notre époque. C’est ce type de travail visant à assurer une transition juste pour les travailleurs et les travailleuses, par le biais du dialogue social entre syndicats et employeurs, qui contribue à la création d’emplois de qualité à l'épreuve du climat.»

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