Les syndicats ne lâchent rien sur la protection des salaires. Réagissant à l’approbation par le Conseil fédéral le 8 mars du mandat de négociation avec la Commission européenne, l’Union syndicale suisse (USS) a réitéré son opposition catégorique à l’affaiblissement des mécanismes antidumping. Pour obtenir un accord avec l’UE, le gouvernement suisse «donne à ses négociateurs la compétence d'abandonner des parties des mesures d'accompagnement dans les négociations, sans qu'il y ait d'assurances contraignantes sur la manière de combler les lacunes qui en résulteraient en matière de protection salariale ni sur celle de résoudre les problèmes existants», dénonce la faîtière syndicale dans un communiqué. Le système des cautions et le dispositif interdisant d’offrir ses services en Suisse en cas de dumping constaté sont ainsi menacés, tandis que le délai d'annonce est raccourci, rendant ainsi plus difficile le contrôle des entreprises susceptibles de ne pas respecter les règles. En outre, le Conseil fédéral ouvre la possibilité pour les employeurs de ne plus devoir payer les nuitées et les repas en cas de travail à l'extérieur. «La voie choisie par le Conseil fédéral n’est pas admissible», il «admet et prépare une grave détérioration de la protection des salaires». L’USS s’oppose, par ailleurs, à l’ouverture du marché de l’électricité et des transports ferroviaires.
Les syndicats avaient soutenu les accords bilatéraux et la libre circulation des personnes avec l’UE sous réserve que les salaires, les conditions de travail et les services publics soient protégés. En 2000, lors de la votation populaire sur les Bilatérales I et la libre circulation, le Conseil fédéral s’était engagé en ce sens. Aux yeux de l’USS, le mandat de négociation constitue «une rupture avec cet engagement».