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Unia veut épauler les jeunes en cours d’apprentissage

Des conditions de travail difficiles lors de l’apprentissage? Souvent isolés et précarisés, les jeunes ont tendance à serrer les dents. Unia lance un appel aux apprentis pour qu’ils expriment leurs préoccupations à travers un nouveau sondage.
© Olivier Vogelsang

Des conditions de travail difficiles lors de l’apprentissage? Souvent isolés et précarisés, les jeunes ont tendance à serrer les dents. Unia lance un appel aux apprentis pour qu’ils expriment leurs préoccupations à travers un nouveau sondage. 

Unia organise un vaste sondage auprès des apprenties et des apprentis en vue du lancement d’une campagne de sensibilisation aux problèmes qu’ils rencontrent. Entretien avec Félicia Fasel, secrétaire nationale à la jeunesse

Horaires, salaires, contrôles, violences sexistes, etc. Unia mène un vaste sondage auprès des apprentis relatif à leurs conditions de travail. Cette démarche, entamée à la mi-août 2023, a déjà permis de récolter les réponses de plus de 650 participantes et participants provenant de l’ensemble de la Suisse et de toutes les branches confondues. L’enquête se poursuit en ligne ou via un QR code jusqu’à la mi-avril. Secrétaire nationale à la jeunesse, Félicia Fasel explique pour quelles raisons le syndicat s’est penché sur la thématique et quelles sont les étapes prochaines. A noter qu’Unia compte 30000 membres de moins de 30 ans et entre 12000 et 13000 de moins de 25 ans.

Pourquoi avoir lancé un sondage auprès des apprentis?
Il existe aujourd’hui surtout des sondages réalisés par les organisations patronales. Nous avons décidé de mener le nôtre afin de connaître plus précisément les préoccupations des apprentis. Nous sommes déjà au courant de certains problèmes qu’ils rencontrent, en allant sur le terrain, mais nous désirons pouvoir les quantifier, récolter des données et des preuves pour mieux comprendre leur réalité.

Quel genre de problèmes?
Ils concernent les violences sexistes et sexuelles, le racisme, le mobbing et les conditions de travail au sens large: le nombre d’heures travaillées, les salaires, avec ou sans 13ème, les vacances, les contrôles de qualité de la formation... Nous avons affaire à une catégorie de personnes souvent isolées, vulnérables et précarisées, se situant en bas de l’échelle hiérarchique et dépendantes de leurs formateurs. Il est difficile de les mobiliser en raison de la durée déterminée des apprentissages. En cas de problèmes, les jeunes se limitent souvent à serrer les dents. Nous souhaitons évaluer leur degré de satisfaction et identifier les principales problématiques rencontrées. 

Vous avez le sentiment que la situation n’est de manière générale pas optimale?
Selon l’étude TREE (Etude longitudinale nationale sur la transition des jeunes de l’école à la vie adulte), un nombre croissant d’apprentis ne terminent pas leur formation. Cette tendance s’observe par exemple beaucoup dans le domaine de la coiffure. Les entreprises peinent aussi à recruter des apprentis, surtout en Suisse romande, même si les candidats sont également en baisse outre-Sarine. Dans les années 2010-2011, le nombre de jeunes en apprentissage, selon l’Office fédéral de la statistique, s’élevait à 228717. Depuis, il n’a fait que diminuer pour atteindre, en 2022-2023, 212925 personnes. Quant au profil de l’apprenti-type, toujours selon la recherche précitée, il est celui d’un jeune Suisse-Alémanique, provenant d’un milieu rural et peu favorisé d’un point de vue socioéconomique.

Que va faire Unia des résultats du sondage?
Le syndicat mènera une campagne de sensibilisation sur les principales préoccupations des apprentis. Nous souhaitons rendre visible la thématique dans le débat public, médiatique et politique avec l’objectif de générer des changements et des progrès. Nous voulons également envoyer un message fort aux jeunes en apprentissage: ne faites pas face à vos défis seuls. Nous sommes là pour vous soutenir de manière combative. 


Pour participer au sondage, aller sur unia.ch/fr/monde-du-travail/de-a-a-z/apprenti-e-s

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